24 octobre 2012

L'équateur à Quito

9 mois, 275 jours, 30.000 km parcourus et 1 équateur franchi : ça n'arrive pas tous les jours ! Alors pour changer, un petit message video.



Ensuite, le traditionnel diaporama photo de la région autour de Quito, quelques vues depuis le volcan Pichincha sur les hauteurs de la capitale équatorienne et le centre ville (dont le palais présidentiel et la magnifique église San Francisco) classé au patrimoine mondial de l'Unesco... encore un site que je peux cocher !



Maintenant, je descends vers le Sud, direction Guayaquil où je serai vendredi pour... pour... pour... m'envoler vers les îles Galapagos que je vais explorer pendant huit jours ! On se retrouve au retour pour un petit compte-rendu en images.

23 octobre 2012

Jour de marché à Otavalo

Les images en diront plus qu'un long discours, alors voici tout de suite : le marché d'Otavalo. Pour avoir aimé arpenter de nombreux marchés depuis le début, j'ai particulièrement apprécié celui-ci, très diversifié et surtout très authentique. Ce petit village andin, entre la frontière colombienne et Quito, aura été ma première étape en Equateur mais aussi la dernière de l'hémisphère nord.


16 octobre 2012

PC Course

Jour 269. Kilomètre 29.150. Latitude 03° 27′ N.
(Article mis à jour le 21 octobre avec l'ajout des photos de Manizales à Ipiales)

Voilà que prend fin mon séjour colombien. Il aura été très divers autant dans les endroits que j'ai traversés que dans les choses que j'ai pu y faire. C'est une belle expérience qui reflète bien les différentes facettes du pays.

Distance parcourue entre Carthagène et Quito : 3 855 km

Pour reprendre un peu dans l'ordre le zig-zag des régions traversées :
  • Cartagena de Indias, sur la côte caraïbe, très beau, très chaud ;
  • Medellín, la ville du sculpteur Botero et du pilote de Formule 1 Juan-Pablo Montoya, avec les montagnes autour, le climat parfait ;
  • Bogotá, la capitale-mégapole en altitude, mais humaine grâce aux différentes rencontres que j'y ai faites ;
  • Castilla la Nueva, quelques jours dans les grandes plaines de la Colombie orientale ;
  • retour à Bogotá ;
  • San Agustín, sa plantation de café où j'ai travaillé quinze jours dans la ferme bio familiale d'Edimer, ces retrouvailles avec Kati que j'avais laissée au Panama et ce tremblement de terre ;
  • Manizales, une autre expérience d'une semaine en ferme bio chez Cecilia, plus axée animaux et petite récolte (maïs, haricots, bananes, etc.) ;
  • Salento, petit village tout en couleur, perdu aux cœur de la Cordillère centrale ;
  • Cali, où je retrouve Diego que j'avais rencontré à Carthagène ;
  • Popayán, la "ville blanche", avec un très beau centre historique, où j'ai rencontré Dušan de Slovaquie avec qui j'ai voyagé ensuite jusqu'à Quito ;
  • Ipiales, ville frontière, où j'ai pu rapidement visiter une église imposante accrochée au flan de la montagne ;
Et j'arrive à Quito, capitale de l'Equateur, pour changer d'hémisphère. Un mois et demi en Colombie, je ne pensais pas ! Mais j'ai vraiment aimé. Pas de problème d'insécurité, des gens adorables et très beaux de manière générale, une cuisine appréciable et variée, une nature très belle, des Andes majestueuses. De quoi réfléchir à y revenir peut-être un peu plus longuement encore après ce périple...



7 octobre 2012

La vie à San Agustín

… elle commence tôt le matin. Lever à 6 heures, avec le soleil. Pendant que le petit déjeuner mijote sur le poêle à bois, chacun vaque à ses premières occupations de la journée. Les uns vont couper de grandes herbes pour nourrir la vache et en profiter pour la traire. D'autres vont remplir d'eau les bacs servant à nettoyer le café récolté les jours précédents. D'autres encore vont donner à manger aux cochons, aux poules, au dindon, aux lapins ou aux cochons d'Inde. Les derniers se douchent rapidement avant de partir à l'école.

J'ai atterri dans une finca (une ferme) dont on pourrait aisément faire un jeu de sept familles. Dans la maison principale vivent le père, la mère, le fils, une des sept filles et trois petits enfants (dont les parents vivent à Cali). Trois autres filles vivent avec mari et enfants dans d'autres maisons alentours. Et tout ce petit monde travaille plus ou moins ensemble sur les parcelles familiales.

Au petit déjeuner, généralement un caldo (soupe de morceaux de bananes plantain, de pommes de terre, d'arracacha et de yuca – tubercules également) accompagne une assiette de riz et de haricots rouges et de patacones (bananes plantain non mûres frites puis écrasées en galette). De quoi démarrer la journée bien calé ! Et ce serait le comble si nous n'avions pas de café pour faire passer tout ça. Au boulot maintenant !

L'activité principale de la ferme est la culture du café. La plupart des journées sont occupées à le récolter. Et ce n'est pas mince affaire. Nous sommes ici en montagnes, et les Andes, c'est pas le Massif central (malgré tout le respect que j'ai pour lui, Marie!). Les pentes escarpées rendent la tâche difficile. Nous sommes là, avec nos cocos (paniers de plastique) accrochés à la taille, à détacher méticuleusement les grains mûrs (rouges ou orangés) des branches des arbres à café, tout en laissant les grains verts. Sur une même branche, tous les grains ne murissent pas à la même vitesse. Dans la saison, plusieurs passages sur une même parcelle sont donc nécessaires. Comme quoi ! La nature n'est pas toujours si bien faite.

Un bon cafetero peut récolter plus de 100 kilos de café par 7 heures de travail journalier. Un apprenti comme moi... un peu moins ! Mais je pense au moins l'équivalent de mon modeste poids en grains de café. C'est qu'il en faut de l'expérience pour repérer les grains rouges (daltoniens, s'abstenir) dans l'arbuste particulièrement feuillu (toujours ce principe de la végétation tropicale!), pour les arracher promptement tout en laissant les petits frères, et passer au rameau suivant sans perdre l'équilibre sur ces pentes escarpées. Et même si le coco ne se remplit pas aussi vite que voulu, on a le subtile plaisir de voir le rouge disparaître petit à petit de cet arbre d'une taille moyenne de deux mètres. Et bien entendu, vu la topographie du terrain et la maturation inégale des grains de café, il est impossible de confier le travail à une machine.

Et moi qui pensait naïvement que la résistance des grains à s'arracher de leur branche, l'élasticité de ces mêmes branches qui peuvent faire très mal quand on ne maîtrise pas le lâcher, et le terrain en pente étaient les seules difficultés... Que nenni ! Il faut à cela ajouter les moustiques, moucherons et autres créatures qui piquent fort et qui font mal, et qui chaque jour semblent gouter la chair humaine avec le même appétit et le même amour sadique. Donc on travaille en pantalon et en t-shirt manches longues, et on passe la tête par l'encolure d'un autre t-shirt pour se protéger nuque, cou et bas du visage. Mais il fait pas chaud là-dessous ?! Bah si ! D'autant que le soleil cogne fort et dès le petit matin. Je crois que c'est une question d'être près de l'équateur. Je n'ai jamais autant aimé voir approcher la pluie. Avec 20°C quels que soient le temps ou la saison, il n'est pas difficile d'imaginer que je préfère la pluie au soleil de plomb pour travailler. Les locaux sont moins fans de l'humidité : ils ont froid.

À 4 heures pétantes, on pose définitivement le coco jusqu'au lendemain. Vient alors le moment où on déverse les sacs de 50 kg dans un entonnoir géant. La tonne de grains du jour va bientôt passer au moulin. But de l'opération : séparer la bogue rouge des deux petites fèves blanchâtres et gluantes qu'elle renfermait. Le petit moulin a beau être vaillant, il aura du mal à tout avaler avant la tomber de la nuit vers 18h quelle que soit la saison : on est quasiment à l'équateur. Le lendemain matin, on plongera les fèves gluantes dans un bac d'eau en contre-bas. Après plusieurs bains successifs et un brassage permanent, elles vont perdre leur aspect visqueux. À chaque fois, tout ce qui flotte ira joyeusement rejoindre les bogues rouges sur leur tas de compost.

En une ultime tentative d'éliminer les petites cochonneries qui flottent, on passera le tout au tamis. Viendra alors le moment de transporter à la brouette les fèves de café (qui n'ont alors aucun goût, j'ai testé pour vous!) vers le secadero, la serre qui permettra de faire sécher les fèves en cinq ou six jours. Les fèves retrouveront alors leur sac de 50 kg pour rejoindre la coopérative. On en mettra de côté pour la consommation personnelle de la ferme. Ces petites fèves si précieuses vont passer un (mauvais) quart d'heure dans une grande marmite, sur le feu : elles en ressortiront littéralement carbonisées. Dernière opération avant de déguster : on passe les fèves noires au moulin. En ressort alors la petite poudre délicieusement odorante indissociable de nos petits matins ensommeillés. Une fois dans la tasse, le café s'appellera tinto.


Mais comme on n'a pas besoin de tous être là pour ces différentes opérations, les autres se répartiront les soins à donner aux différents animaux de la ferme : la vache qui a donné vie à un petit taurillon et que nous trayons manuellement, les poules et leurs petits poussins, le dindon, les cochons dont l'une des truies vient d'avoir une portée de treize petits porcelets (neuf survivront), les lapins avec des naissances là encore (c'est vraiment la ferme des sept familles!), les cochons d'Inde, les chiens, le chat et les petits perruches.

Ensuite ce sera à nous de passer à table ! Dans la cuisine, l'horloge où le pinson chante pour sonner 18 heures (certains auront reconnu la version colombienne de leur horloge Nature et Découverte!) indique qu'il est bientôt l'heure du souper. Tout comme le déjeuner, le dîner est souvent composé de riz, de haricots rouges, d'un petit morceau de viande bouillie. Une petite soupe peut surgir à tout instant sans réellement pouvoir l'anticiper et un bon morceau de yuca frite peut aussi amener un large sourire sur le visage de l'humble rédacteur de ce blog. À part les avocats qui tombent des arbres alentours plus vite qu'on ne peut en consommer, on mange très peu de verdure. Ça reste un produit de luxe. À l'inverse, les fruits tropicaux qui font exploser l'empreinte carbone de l'Occident sont ici très banals. Il pleut des goyaves et on mange des bananes (plantain ou normales) par régime. On trouve aussi des tomates en arbre, des limas, des lulos, des cholupas, des granadillas, autant de fruits tropicaux difficiles à décrire mais croyez-moi, c'est un régal ! On en fait de délicieux jus de fruit qui viennent en général rejoindre la table ou on les mange tout au long de la journée en fonction des rencontres. En effet, les plantations de café sont truffées d'autres cultures pour permettre à la terre de conserver une acidité adéquate. On se sert sur place. Et pour faire une bonne pause durant la journée, on va trouver une canne à sucre. Un coup de machette à la base, un autre pour retirer le plumeau supérieur, reste la tige dure qu'on épluchera et débitera en petits morceaux à mastiquer : un délicieux jus sucré se répand alors en bouche.

Enfin, pour couronner une quinzaine bien remplie, un petit tremblement de terre. Dimanche midi, à l'heure de la messe dans le centre commercial de Bogotá (cf. article précédent), j'étais tranquillement installé dans le canapé où je finissais de regarder un reportage sur le panda de Chine avec les deux plus jeunes. Je venais de saisir El Principito (Le Petit Prince, en version espagnole) quand le canapé s'est mis alors à trembler. Pour être plus précis, ce sont le sol et le mur adjacent qui sont à l'origine de cet tremblement. Sans trop réaliser ce qui se passe, et comme personne dans la maison ne semble s'affoler, l'idée d'un tremblement de terre m'effleure mais je lui préfère stupidement l'explication que quelqu'un est en train de marcher à l'étage supérieur, faisant ainsi bouger les cloisons. Une heure s'écoule (déjeuner inclus) avant que l'une des filles qui habite Cali réussisse à appeler pour s'inquiéter de notre état. C'est alors qu'on prend tous conscience de ce qu'on a tous ressenti individuellement sans se l'avouer. On allume alors la télévision : un séisme de 7,1 sur l'échelle de Richter (quand même!) et un épicentre dans la vallée de l'autre côté de la montagne (les deux premières heures les médias annonceront même l'épicentre à San Agustín!). Malgré la force du mouvement sismique, miraculeusement très peu de dégâts sont à constater dans la région. Et nous avons repris le travail comme si de rien était.

Voilà. La journée (et ce long article!) se termine vers 21h, après avoir regardé les nouvelles puis quelques épisodes de Dragon Ball dont est particulièrement fan la famille. Ainsi s'achève quinze jours dans une plantation de café. J'aurais eu quand même l'occasion de sortir une journée pour visiter un peu les alentours avec Cynthia, une Française, et Kati que je retrouvais à San Agustín, après l'avoir laissée le mois dernier au Panama. Je quitte mes sept familles et remonte vers le Nord. Direction la région de Manizales où je vais à nouveau faire du wwoofing pendant une dizaine de jours.



1 octobre 2012

PC Course

Jour 253. Kilomètre 28.100. Latitude 1°51' Nord.

Un peu de géographie en ce premier jour d'octobre. Depuis début septembre, j'ai donc traversé la Colombie du Nord au Sud : une semaine à Carthagène, quelques jours à Medellín et à nouveau une semaine entre Bogotá et Castilla la Nueva, avant d'arriver à San Agustín la semaine dernière.

Et pour rassurer ceux qui suivent les nouvelles de Colombie, tout va bien après le tremblement de terre (7,1 sur l'échelle de Richter) d'hier midi. Avec l'épicentre dans la vallée d'à côté, on a été un peu secoués !

Distance Carthagène - San Agustín : 1.990 km

29 septembre 2012

Bogotá

Dans la série Je continue d'être enchanté par la Colombie, voici l'épisode Bogotá. Le scénario n'était pas forcément écrit à l'avance. Les seuls acteurs qui devaient entrer en scène étaient Diana, une amie de ma copine Maïwenn, qui m'avait offert de m'accueillir durant mon séjour et Julien un volontaire français de la Délégation Catholique pour la Coopération (la DCC) avec qui j'étais en contact depuis plusieurs jours.

Je dirais que l'épisode a même débuté dès le départ de Medellín. On plante le décor : alors qu'on est déjà à 1.600 ou 1.700 m. d'altitude, la route s'élève rapidement puis serpente à flanc de coteaux, sur les hauteurs de la Cordillère centrale. Les Andes ont ici un costume tropical, une végétation qui dégueule de verdure. Les paysages de montagnes vertigineux offrent ses premiers frissons au spectateur voyageur. Vient ensuite la descente vers le Río Magdalena, ce grand fleuve qui traverse la Colombie du Sud au Nord. Une fois de l'autre côté, on remonte la pente lentement pour atteindre le plateau de Bogotá à 2.650 m. On peut alors applaudir cette première scène qui a tout de même duré dix heures mais sans incident dramatique, ce qui relève de l'exploit vu l'étroitesse de la route et le trafic impressionnant des semi-remorques et autres camions-citernes.

C'est alors qu'entre en scène Diana. À la gare routière, elle est venue m'accueillir chaleureusement mais cela n'empêcha pas mon deuxième frisson de la journée : il fait 12°C ! Le contraste en quelques jours entre Carthagène, Medellín puis Bogotá est saisissant. Je suis hébergé dans l'appartement familial où je fais la connaissance de ses parents. Le lendemain, je profite de l'anniversaire de son père pour cuisiner un gâteau au chocolat. En Amérique du Nord j'avais déjà eu l'occasion de constater que la cuisson prenait plus de temps en altitude, quand l'oxygène vient à manquer. Mais à ce point !... Au lieu du quart d'heure conventionnel, le suspense a duré plus d'une heure, sachant qu'à mi-temps, j'ai dû aussi me résigner à augmenter la température de 200° à 300°C. Marie-Estelle, cette mise à jour est à noter dans la recette !


A Bogotá, je rencontre Julien. Il est volontaire pour la DCC depuis presque un an et a renouvelé son contrat pour une année supplémentaire. Il travaille dans un quartier populaire du Sud de la capitale pour l'association Projeter sans frontières, une ONG de développement dont les projets participatifs visent à combattre la pauvreté, l’exclusion sociale et les menaces contre l’environnement et la culture des populations locales. Echange d'expériences très intéressant autour d'un cappuccino puis d'une balade dans le quartier historique de la Candelaria. Une de ces mille et une rencontres enrichissantes qui font la beauté du voyage.

La scène suivante se déroule sur deux jours. Changement radical de décor. En voici le script. Le père de Diana possède une finca (une ferme) à Castilla la Nueva, à 180 km de Bogotá, où il passe cinq jours par semaine, sa femme l'accompagnant en général une fois par mois. Quand j'apprends qu'ils s'y rendent le lendemain, je leur demande de les accompagner, quitte à rentrer en bus. Nous partons donc tous les trois pour dévaler ces 180 km, au sens littéral du terme puisqu'on passera de 3.000 mètres sur les hauteurs de Bogotá à quasiment le niveau de la mer dans l'immense plaine de l'est colombien. On passe des fraîches montagnes andines à la chaude plaine amazonienne aussi subitement que de vie à trépas.

Je passe donc deux jours à voir comment fonctionne cette ferme, avec son troupeau de vaches laitières et ses taureaux pour la boucherie, avec ses bassins piscicoles (très bon, le poisson bien frais!), avec ses champs de maïs, avec sa basse-cour, ses chevaux, ses singes. Cette région, aussi appelée los Llanos (grandes plaines herbeuses), s'étend sur plus de la moitié du pays, jusqu'aux confins du Venezuela et du Brésil. La petite moitié ouest de la Colombie est constituée de trois chaines de montagnes parallèles : la cordillère occidentale, la cordillère centrale et la cordillère orientale. C'est l'extrémité nord de la Cordillère des Andes.

Les dernières séquences se passeront à Bogotá avec, en ordre d'apparition, l'ascencion du Monserrate pour admirer la vue sur la ville, la visite de la maison de Simon Bolivar, le Libertador (grand artisan des indépendances de la Bolivie, la Colombie, l'Équateur, le Panama, le Pérou et le Venezuela) puis du très réputé Musée de l'Or. Coup de projecteur sur Bogotá : ancienne capitale du royaume de Nouvelle-Grenade (Colombie, Equateur et Venezuela actuels), un centre ville historique, des quartiers populaires, des quartiers d'affaires, des embouteillages monstres, un système de transport public en-deçà des enjeux d'une capitale. La ville est tentaculaire, plus de 9 millions d'habitants (1/5 de la population du pays). Mais on s'y repère plutôt facilement grâce à son plan hippodamien (j'ai récemment appris ce mot!). Séquence culture générale (à part pour les architectes de la famille) : Hippodamos de Milet, architecte grec du Ve siècle av. J-C, est reconnu pour avoir été un des fondateurs de la planification urbaine : il a créé le plan en damier.

Voici venu le moment du générique de fin, où je citerai pour la cuisine : les grandes qualités culinaires des cuisinières que j'aurais croisées à Bogotá et à Castilla la Nueva ; pour la musique : les soirées bogotanas en compagnie de Diana, Claudio et Paula ; et la palme d'or pour le clou du spectacle le dernier jour, dimanche midi. Alors que j'achetais de nouvelles chaussures au centre commercial, j'aperçois des chaises bien ordonnées en plein milieu d'une des allées commerçantes, au pied des escalators, toutes tournées vers une table qui servira très rapidement d'autel pour la messe qui est sur le point de démarrer. La messe dans un temple de la consommation, c'est concept !

Près de San Agustín (dans le Sud de la Colombie), dans la plantation de café où j'ai posé mon sac à dos pour deux semaines, je suis maintenant bien loin de Bogotá. On est toujours dans la même série, mais suite du récit au prochain épisode…



22 septembre 2012

Medellín

Contrairement à Carthagène, ce nom ne fait pas rêver. “Faisait” plutôt, parce qu'il est loin maintenant le temps de Pablo Escobar et du cartel de Medellín. Fin 1993, l'assassinat du baron de la drogue ramène le calme et la sécurité dans la ville. Les autres cartels, comme celui de Cali, seront également démantelés dans les années 1990. Aussi, contrairement aux idées reçues, la ville comme le reste de la Colombie ont beaucoup gagné en termes sécuritaires. Et avec le début des négociations avec la guérilla des FARC (prévues pour octobre), souffle même un vent d'espoir.

Entre les cordillères occidentale et centrale, Medellín (1.600 m d'altitude) s'étend le long d'une vallée encaissée, celle du Rio Medellín. Surnommée la ville de l'éternel printemps, Medellín bénéficie d'un climat particulièrement agréable : 25°C toute l'année avec un fond d'air frais dû à l'altitude. Entouré de montagnes, bien visibles où qu'on soit en ville ou dans les faubourgs, on oublie qu'on est aussi entouré de 3,5 millions de personnes. J'ai eu la chance d'être accueilli par Manuel, Alejo et Alex qui habitent sur les hauteurs : vue imprenable sur la ville.

Le centre-ville en soi n'a pas beaucoup d'intérêt, une architecture post-esthétique digne des années 1960. Mais les quartiers alentours, tout de brique rouge, donnent une meilleure image de cette mégapole, en particulier quand on les voit depuis les télécabines. J'avoue au passage que ça fait drôle de prendre ces œufs au milieu des immeubles ou entouré de verdure, alors que je suis plus habitué à les emprunter pour aller skier. Enfin le Parc Arví sur le plateau de l'autre côté de la montagne est le lieu idéal pour faire de la randonnée.

En plus de partager le quotidien de Manuel, Alex et Alejo, j'ai eu l'occasion de suivre un peu Manuel dans son travail. Il est journaliste et directeur de la Emisora La Esquina, une radio communautaire engagée. Je l'ai suivi sur sa couverture du salon du livre de Medellín, lors d'une fête de rue organisée pour la défense des droits des enfants et j'ai découvert les coulisses d'une émission à la radio. Presque excité d'arriver dans cette ville au passé si chargé, j'en suis reparti en laissant derrière moi une ville dont j'ai apprécié le cadre et l'ouverture d'esprit.


18 septembre 2012

Carthagène des Indes

Un nom qui fait rêver. Un nom du Nouveau-Monde. Un nom qui rappelle ceux des grands navigateurs du XVIe siècle. Mais c'est également un nom fortement lié à la traite des esclaves et au transit de l'or pillé dans les civilisations pré-colombiennes. Un nom synonyme de rébellion : longtemps bastion du Royaume d'Espagne en Amérique du Sud, elle fut la première ville colombienne à déclarer son indépendance. Enfin pour d'autres encore ce nom rappellera la course transatlantique Jacques-Vabre. Au départ du Havre, la fameuse transat s'achevait dans les années 1990 dans le port de Carthagène.

Carthagène est une ville fortifiée, classée Patrimoine mondial par l'UNESCO, dont les remparts et son fort sont très bien conservés. La vieille ville a gardé ce caractère très coloré des villes coloniales espagnoles. Mais aujourd'hui c'est aussi une ville d'un million d'habitants, avec ses quartiers modernes, ses hauts immeubles, ses plages de touristes et ses faubourgs qui s'étendent à des kilomètres du centre.

Carthagène c'est aussi des rencontres. J'ai retrouvé Anne, cette voyageuse allemande que j'avais déjà croisée à plusieurs reprises au Mexique et au Guatemala. J'ai beaucoup discuté avec Diego et sa femme Jamey, tous les deux de Cali, qui m'ont proposé un bon premier aperçu de leur pays et des merveilles à découvrir. Et puis il y aura aussi eu Alex, Rocio, Jesus, Alfo et Cristian, l'équipe de l'auberge où j'ai logé quelques jours et avec qui j'ai passé de très bons moments.

Carthagène, c'est la porte d'entrée pour la Colombie. Dès mon arrivée, je m'y suis senti chez moi. Je pourrais m'y installer sans problème. Sensation intense que je n'avais pas ressenti depuis Fairbanks en Alaska. Une impression de bien-être, comme si le “stress” sécuritaire qui règne en Amérique centrale se dissipait. Un peu comme quand on tombe amoureux, il est parfois difficile de décrire ce petit plus qui fait toute la différence avec les autres. Mais je sens que je vais aimer ce pays, tout comme j'ai aimé Carthagène.


12 septembre 2012

WWOOF ! WWOOF !!

C'est officiel, je vais faire “wwoof”. À ceux qui décèlent déjà chez moi un abus d'illicites substances colombiennes, j'offre une autre explication plausible. WWOOF, de l'anglais World-Wide Opportinities on Organic Farms, est un réseau mondial de fermes biologiques qui accueillent toute personne souhaitant partager leur quotidien et leurs travaux, en échange du gîte et du couvert. Donc d'ici peu, dans un monde complètement wwoof, je serai un wwoofer qui fera du wwoofing.

Mais pourquoi cette envie aussi soudaine que saugrenue ? Parce que, vous avez dû vous en rendre compte comme moi, plus j'avançais en Amérique centrale, plus j'avais de mal à rencontrer des personnes localement. J'avais fini par aller d'auberges en auberges, à ne connaître que des sites plutôt touristiques, et à perdre le contact avec la vie quotidienne des gens et des endroits que je traversais. Les seules fois où je me sentais plus immergé que jamais, c'était mes escapades régulières dans les travées des marchés locaux, à la découverte de produits de la terre qui m'étaient encore inconnus ou à la recherche de nouveaux délices culinaires.

Du coup, l'idée du wwoofing, que je comptais appliquer pour mieux découvrir l'Argentine, s'est imposée de manière assez naturelle dès la Colombie. Au-delà de me permettre de découvrir plus en profondeur une région, le wwoofing présente un avantage non négligeable : celui de me poser un peu. Après presque huit mois de vagabondage, je commençais à en ressentir le besoin.

À partir du 20 septembre, je vais donc poser mon sac à dos pour trois ou quatre semaines (à préciser). La ferme en question est située près de San Agustin, dans le département de Huila, au sud de la Colombie. On y cultive essentiellement du café, mais la ferme comporte également un potager et un petit élevage (cochons, poulets, dindes, lapins, etc.). Avec tout ça, je ne vous cache pas que j'ai maintenant plutôt hâte de faire “wwoof” !

9 septembre 2012

Best-of - Amériques du Nord et centrale

Ça y est, j'ai atterri en Colombie. Atterri au sens propre puisque, oui, j'ai dû me résigner à prendre l'avion. Le passage Panama-Colombie était des plus compliqués à gérer : pas de route puisque c'est la jungle sur presque 100 kilomètres le long de la frontière, et pas de liaison maritime commerciale, que des petites embarcations assez chères.

A moi l'Amérique du Sud ! J'entame donc avec la Colombie la seconde moitié du voyage. Moitié en temps : ça fait 7 mois et demi que je suis parti et il m'en reste quasiment autant. Moitié géographique : je suis à équidistance de Fairbanks et d'Ushuaïa.

Pour se remémorer les meilleurs moments, un petit best-of de cette première partie. Voici quelques palmes décernées dans les catégories suivantes :
  • cuisine : le Salvador, avec ses pupusas et ses boulettes de yuca frites
  • meilleur petit déjeuner : oat-meal (porridge d'avoine) au beurre de cacahuète, chez Casey et Brad à Anchorage
  • paysage d'hiver : les blanches étendues de Fairbanks et ses environs
  • paysage de printemps : la sauvage côte Pacifique de l'Oregon et de la Californie du Nord (Etats-Unis)
  • paysage d'été : le désertique Etat d'Arizona, dont le Grand Canyon
  • climat : climat sec et froid d'Alaska ou sec et chaud d'Arizona. Plus au Sud, j'aime moins : beaucoup plus d'humidité. Sous les tropiques, c'est la saison des pluies de juin à novembre.
  • plante : une plante qui rétracte ses feuilles au contact extérieur. Vue à Tikal (Guatemala).
  • arbre : les immenses redwoods de Californie
  • animal : l'écureuil d'Amérique du Nord
  • maison écolo : chez Mark et Megg, à Bolinas
  • petit budget : les Etats du Montana, Idaho, Washington et Oregon (USA)
  • plage : Tulum dans l'Etat du Quintana Roo au Mexique (ma seule étape côté Atlantique) et Zipolite dans l'Etat de Oaxaca au Mexique
  • site historique : la cité antique de Monte Alban (Oaxaca, Mexique)
  • ville : San Francisco

Et maintenant les palmes des meilleurs moments :
  • le moment frisson : l'arrivée dans le Canyon du Cuivre, Etat de Chihuahua (Mexique)
  • le moment frissons : dans les sources d'eau chaudes (40°C) de Chena River en Alaska avec une température extérieure de -48°C
  • le moment rencontres : celles avec Andrew et Anna (Fairbanks, USA), Eve et Mike (Fort Bragg, USA), Roger (Great Falls, USA), et tant d'autres encore...
  • le moment fou-rire : avec Karine, Paul et Elsa à propos de Rain-Man (trop loin à expliquer)
  • le moment panique : l'arrivée à Chihuahua
  • le moment militant : l'après-midi avec Chris, du mouvement Occupy Fairbanks
  • le moment doute : Calgary et Chihuahua
  • le moment rando : trois jours dans le Grand Canyon (Le Grand Canyon) et la traversée à pied du Golden Gate Bridge
  • le moment communautaire : à Pinpin dans les montagnes de l'Ouest du Guatemala, avec Elsa et Nico
  • le moment rêve de gosse : le canal de Panama et la traversée du Pont des Amériques
  • le moment auto-stop : quand un Canadien a voulu me déposer sur un emplacement d'arrêt d'urgence sur l'autoroute, par -10°C (voir aussi L'auto-stop, une autre façon de voyager)

Et les photos en trois albums : 1. Alaska et Canada ; 2. Etats-Unis ; 3. Mexique et Amérique centrale.
Et vous savez maintenant où se trouvent les portraits !...








7 septembre 2012

PC Course

Jour 229. Kilomètre 26.080. Latitude 10°24' Nord.

Voilà le dernier PC Course d'Amérique centrale.

Une traversée un peu rapide du Costa Rica : une étape à Liberia, une autre à San José (la capitale) et quelques jours dans les montagnes du Parc National du Chirripó (voir article et photos : Le Chirripó, sommet du Costa Rica).

Puis une traversée malheureusement tout aussi rapide du Panama : une étape dans les montagnes de Boquete, au pied du Volcán Barú, puis sur la côte sud à Pedasí, pour finir avec la ville de Panamá, le Canal et ses écluses (voir article, photos et vidéo : Panama, un pays, une ville, un canal).

Et de Panamá, j'ai pris l'avion pour Carthagène (Cartagena de Indias) en Colombie. Et maintenant que j'en suis à la moitié du voyage, très bientôt un retour en image sur la première partie (Amériques du Nord et centrale).


Distance Liberia-Panama : 1.665 km

5 septembre 2012

Panama, un pays, une ville, un canal

Tout ne fut que surprise et enchantement. Surprise parce que je n'avais programmé que quelques jours dans ce pays qui aura finalement été celui qui m'a le plus agréablement surpris depuis le début. Je m'attendais à ne pas trouver grand-chose de très intéressant, je vais quitter le pays avec le regret de ne pas y être resté plus. Les paysages, la cuisine (ça devient obsessionnel!), les gens, tout m'a enchanté. Un peu moins le climat ; on se croirait dans une serre tellement la chaleur et l'humidité sont étouffantes.

Reparlons un peu de la panaméricaine. Vue la forme du pays, il est difficile de ne pas l'emprunter au Panama. Mais à dire vrai à part quelques dizaines de kilomètres à la frontière entre le Chiapas et le Guatemala, je l'ai empruntée de Mexico à Panama (la ville). Vous verrez quelques photos de ce cordon routier qui relie quasiment sans discontinuer le Nord de l'Alaska à la Terre de Feu en Argentine. Même si à certains endroits c'est une véritable autoroute, elle ressemble parfois à une simple départementale sillonnant la jungle. Quelque soit sa forme, il y a toujours des gros semi-remorques qui roulent à tombeau ouvert.

Après avoir passé une journée dans les montagnes de l'ouest et deux jours sur la côte sud, avec Kati (une Hongroise de Roumanie qui vit en Irlande et avec qui j'ai cheminé ces derniers jours au Panama), nous avons pris le chemin de la ville de Panama. À l'entrée sud du Canal du même nom, la ville s'étend à l'horizontale mais aussi à la verticale. Paysage urbain suffisamment rare depuis San Francisco pour être remarqué. Au loin, dans la baie, on voit les cargos qui patientent pour faire leur entrée dans le canal.

Le canal justement ! Et bien, j'avoue que j'étais aussi excité qu'un gosse au bac à sable qui étrenne son nouveau tractopelle (une petite pensée affectueuse pour mon neveu!). J'étais d'abord excité par le moment. Franchir le canal sur le Pont des Amériques, c'était un peu passer de l'Amérique du Nord à l'Amérique du Sud, entamer la deuxième partie de mon voyage. Un moment symbolique que je ne pensais pas être aussi fort.

Puis, rien de mieux que de prendre le train qui longe le canal pour mieux l'appréhender, mieux comprendre comment ça marche. En gros, deux jeux d'écluses, un au sud près de Panama City, un au nord près de Colón, entre les deux un canal et un lac artificiel. Et sur les côtés, parfois un barrage pour éviter que l'eau ne s'échappe par ailleurs que par les écluses, et d'autres barrages pour justement réalimenter en eau le lac, qui libère des tonnes d'eau à chaque passage de bateau par les écluses.

Enfin arrivé aux écluses du nord, celles de Gatún, vous m'auriez sans doute vu bouche bée devant ces énormes portes-conteneurs tractés par de petites locomotives le long de non moins énormes vases communicants que sont les écluses. Tout est calibré au millimètre près. Le ballet des locomotives, les manœuvres, et le lent défilé des bateaux : c'est fascinant ! Le franchissement d'un jeu d'écluses prend une grosse heure, le franchissement du canal dans son ensemble, une dizaine (sans compter les embouteillages aux heures de pointe!). Et de loin, enfin, on voit les travaux pharaoniques de construction de nouvelles écluses, plus larges que celles existantes. D'ici deux ans, elles permettront le passage de plus gros bateaux encore. Pour le moment, le chantier n'est qu'une énorme tranchée dans le sol argileux.


Pour les petits curieux, une recherche sur internet (en commençant par l'article détaillé de Wikipedia) pourra étancher votre soif de savoir. De mon côté, en ces temps de rentrée scolaire, je me suis revu sur les bancs du collège, étudiant le canal de Panama, les échanges commerciaux à travers le monde, l'histoire liée du Panama et des Etats-Unis à travers ce canal, etc. Et se retrouver devant cette merveille du génie civil et voir en vrai les photos de mes livres d'histoire-géo m'a fait revenir plusieurs années en arrière. Sensation amusante. Et pour les marins que je connais, j'imagine que ce doit être encore autre chose que de le franchir en bateau !

Et maintenant place aux photos. Et dans quelques jours, je tenterai de mettre en ligne les vidéos également.





31 août 2012

Le Chirripó, sommet du Costa Rica

Je nourrissais de grosses attentes vis-à-vis du Costa Rica. Le pays est en pointe dans les domaines du développement durable, de la protection de l'environnement et de la préservation de la biodiversité. Mais aussi la société costaricienne a choisi un modèle de développement autant intéressant qu'original dans la région. En 1949, le Costa Rica a pris le chemin de la démilitarisation. Depuis, il a donc reversé l'équivalent du budget de sa défense sur l'éducation. C'est le seul pays d'Amérique centrale à ne pas avoir connu de guerre civile, révolution ou dictature depuis plus d'un demi-siècle. Un lien de cause à effet ?...

Et finalement je n'aurais fait que passer. Pourquoi ? D'abord parce que j'ai eu du mal, voire échoué, à entrer en contact avec des gens sur place. Les contacts que j'avais ou le CouchSurfing n'ont pas fonctionné comme prévu. Ensuite parce que le Costa Rica est LE pays touristique du coin, et que j'essaie plutôt de fuir cette population et les lieux qui leur sont dédiés. Enfin parce que le niveau de vie au Costa Rica est bien plus élevé que les pays que j'ai récemment traversés.

Malgré tout, j'ai réussi à me réfugier dans les montagnes pour quelques jours de randonnée. Plus précisément, j'étais dans le parc national du Chirripó. Du haut de ses 3.820 m, c'est le sommet le plus élevé d'Amérique centrale après le Volcán Tajumulco (4.220 m, au Guatemala). J'ai croisé un groupe de joyeux lurons costariciens avec qui j'ai gravi le sommet à l'aube. Et un petit groupe de cinq français, dont Antoine, également voyageur au long cours, que je recroiserai sans doute plus au Sud dans quelques mois.

Voilà. Et maintenant, route vers le Panama !



25 août 2012

Voyage au centre de l'Amérique

Les forts en géo peuvent-ils citer les sept pays que comptent l'Amérique centrale ? Pour les moins forts, réponse en bas de ce message.

Distance Ciudad de Guatemala - San Juan del Sur : 1.040 km

Depuis la Ciudad de Guatemala, j'ai donc pris le bus, direction San Salvador... au Salvador. Là, je ne devais passer que la soirée et la nuit chez Alba, une amie de Claire, une de mes amies de France. Le sort, très aidé en l'occurrence par la compagnie de bus, m'a contraint de prolonger de 24 heures mon séjour salvadorien. J'ai été empêché de monter dans le bus pour cause de fermeture d'enregistrement cinq minutes avant mon arrivée. Et quand il est 5 heures du matin et que le bus est là, devant vous, vous les avez un peu là...

Mais bon!, ça m'a permis de passer une journée avec Alba et sa famille, de découvrir San Salvador et de tomber sous le charme de la cuisine salvadorienne. Je garderai un succulent souvenir des pupusas, spécialités nationales qui ressemblent à de grosses petites crêpes chaudes, type pancakes, de farine de maïs ou de riz (je ne vous cache pas que j'ai systématiquement choisies celles au riz ; je commence à saturer sérieusement du maïs) et fourrées au fromage, à une purée de haricots ou à la viande et aux légumes. Hummm miam miam ! Et un autre délice local : les empanadas, boulettes frites de purée de bananes plantains fourrées à une crème de lait. Et toujours de nouveaux fruits et légumes tropicaux. Cette fois-ci je retiendrai le yuca, cousin de la pomme de terre et du manioc, dont on peut faire de petites boulettes de purée que l'on frit.

J'ai quand même fini par prendre mon bus pour le Nicaragua. Il m'a fait traverser le Sud du Honduras avant d'arriver à Managua, capitale du Nicaragua. La ville en soi n'a rien d'extraordinaire. À sa décharge elle a été détruite par deux tremblements de terre en 1931 et 1972. Donc il n'y a plus grand chose d'historique à admirer. Mais la ville n'en est pas moins impressionnante, environnée par cinq volcans, en pleine ville, et vue de là-haut, les espaces non reconstruits de l'ancienne Managua et la nouvelle ville très étendue semblent se mélanger à la forêt. Et j'ai appris plein de choses sur le pays grâce à Denis et ses parents : politique, religion, environnement, etc.

A Managua, j'aurais dû retrouver Savant, un Népalais que j'avais rencontré à Tikal (dans le Nord du Guatemala) pour partir ensemble pour Granada, au bord du Lac Nicaragua. Mais les douanes nicaraguayennes n'ont pas voulu lui délivrer de visa. Il est donc resté bloqué au Honduras. Dommage !...

Je suis donc parti seul explorer Granada et son marché tentaculaire. Tôt le matin, j'ai gouté aux joies de manger un morceau cuit au coin du feu, au moment où le marché doucement s'anime. Prenant le chemin de San Juan del Sur, j'ai rencontré Patrick (du Canada) dans le bus. Au dernier moment j'ai choisi de l'accompagner sur l'île Ometepe pour admirer de plus près les volcans de cette île au milieu du lac Nicaragua. Et j'ai enfin fini à San Juan del Sur où j'ai passé ma dernière nuit nicaraguayenne, avant de franchir tranquillement la frontière avec le Costa Rica.

Réponse à la question du début. Les 7 pays d'Amérique centrale tels que traversés d'Ouest en Est : Belize, Guatemala, El Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica et Panamá. Les plus forts savaient aussi que le Belize et la côte caraïbe du Nicaragua sont anglophones tandis que le reste de la région est hispanophone. Et seuls le Belize et le Salvador n'ont qu'une façade maritime, respectivement côté Mer des Caraïbes et côté Pacifique.