28 juillet 2012

Le Mexique des clichés... ou pas !

« Le Mexique est dangereux » – Cliché !

     Loin de moi l'idée de minimiser les plus de 12.000 morts annuelles liées au trafic de drogue. Depuis 2006 et l'élection de Felipe Calderon à la présidence de la République, l'armée et les narcotrafiquants se livrent une guerre impitoyable. Les cartels entre eux recourent également à des méthodes de plus en plus violentes en vue d'étendre leur influence et leur emprise territoriale.
     Mais au quotidien, toute cette violence qui ressurgit régulièrement dans nos journaux papier ou télévisés ne se ressent pas dans les villes ou les campagnes. Il s'agit de rester prudent évidemment, mais on est loin du cliché d'un Mexique à feu et à sang, qui a la vie dure en Europe et surtout aux Etats-Unis. Non, on ne risque pas de se faire décapiter ou découper en petits morceaux à chaque coin de rue. Au contraire, les gens sont très chaleureux et viennent plutôt naturellement vers vous pour vous proposer de l'aide ou vous aider à vous orienter.

« Le Mexicain porte la moustache, une chemise à carreaux, un jean, des santiags, et un chapeau de paille » – Pas cliché !

     C'est surtout dans la moitié nord du pays qu'on retrouve cette pilosité assumée. On aime ou on aime pas... Quant aux habitudes vestimentaires qui rappellent les Westerns, il ne faut pas chercher très loin. Au XIXe siècle, le Mexique et le grand quart sud-ouest des actuels Etats-Unis ne faisaient qu'un. Alors que c'est quasiment l'uniforme pour les Norteños (les habitants des Etats du Nord), il n'est pas rare d'en trouver aussi plus au Sud. Une autre particularité vestimentaire masculine très élégante : le t-shirt remonté au-dessus du bide. Cette pratique dévoile rarement de parfaits pectoraux, mais semble efficace pour lutter contre la chaleur.

« La cuisine mexicaine ? Ah oui les tacos et les tex-mex ! » – Cliché !

     Pour nous Français, la gastronomie fait partie de notre identité nationale. Elle est même listée depuis peu au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO. On a nos spécialités culinaires régionales. On en est fiers, on aime en parler et les faire découvrir. Et bien au Mexique, c'est tout pareil.
     La gastronomie mexicaine fait aussi partie du Patrimoine mondial. Très variée et avec de multiples influences, elle est loin de se résumer aux simples restaurants tex-mex, qui proposent des spécialités certes, mais d'une région très particulière, à cheval sur le Nord-Est du Mexique et le Texas. Il serait long et fastidieux de lister tout ce à quoi j'ai pu goûter, mais voici quelques repères tout de même.
     Le maïs est à la base de beaucoup de chose, à commencer par les fameuses tortillas. Ces galettes de farine de maïs sont l'aliment de base de la cuisine mexicaine, l'équivalent de nos pains et baguettes en France. A ne pas confondre avec la tortilla espagnole, délicieuse du reste, qui est une omelette aux pommes de terre. Elles servent également à confectionner les non moins célèbres tacos, fourrés de viande, de légumes, de fromage, etc.
     Le chile est servi à toutes les sauces. C'est en fait une soixantaine de piments différents que l'on dénomme ainsi. Typique du Mexique, il est d'ailleurs très rare d'en trouver dans d'autres cuisines, y compris en Amérique latine. Ils sont plus ou moins longs, plus ou moins gros, plus ou moins rouges, verts ou oranges, et surtout plus ou moins piquants ! Très bons pour la santé, ils regorgent en particulier de vitamines C et A. Ils sont beaucoup utilisés pour faire des sauces (on connaît le Tabasco en France) mais ils sont également confits et ajouter à une garniture de tacos par exemple, ou à croquer comme un cornichon pour les plus courageux. Ne jamais oublier que ça pique à l'entrée... mais également à la sortie. Pas besoin de dessin !
     D'autres ingrédients comme la tomate, l'oignon, le haricot et bien sûr l'avocat, sont également très utilisés. Après ça, c'est tout un arsenal de plats régionaux qui mettent vos sens en éveil. La liste est longue, mais les plus motivés peuvent faire une petite recherche sur internet ; on trouve facilement quelques exemples et photos.

« Le Mexicain n'est jamais à l'heure » – Pas cliché !

     Le Mexicain (parce qu'on peut généraliser à ce point, à quelques rares exceptions près) n'a pas un sens aigu de la ponctualité. Mais changeons de perspective pour voir plus globalement d'où ça vient. La dimension temps prend justement une autre dimension au Mexique. Tout prend plus de temps, et pas forcément parce qu'on fait les choses plus lentement (quoique...). C'est juste qu'entre temps, il arrive toujours des choses, parfois très improbables. Et puis on commence une chose avant de finir la(les) précédente(s). On prend son temps. On discute beaucoup avant de prendre une décision ou de lancer un mouvement. Et par voie de conséquence, quand on prévoit un horaire, on peut être quasi certain qu'il ne sera pas tenu. Reste à savoir, en fonction des personnes, de combien sera le décalage horaire. Record personnel vécu : 7 heures, soit la différence entre heure française et heure mexicaine ! Une exception notable, tellement inattendue, presque inexplicable, seuls les bus partent à l'heure. Mais l'heure d'arrivée déjà est plus flexible. Point positif, on finit par avoir une approche de la vie beaucoup plus détendue.

« Le Mexique, c'est sable fin et cocotiers » – Cliché !

     D'abord le Mexique est un très grand pays (presque quatre fois la France), bordé par l'océan Pacifique d'un côté, le Golfe du Mexique de l'autre. Donc il n'est pas faux en soi de le considérer par son immense façade maritime, et certaines de ses très belles plages. Mais c'est éclipser la plus grande partie du pays : l'intérieur des terres. Et cet intérieur est très varié. Désertique dans le Nord, tropical plus au Sud. Sans pour autant oublier la grande plaine de la presqu'île du Yucatán, dans le Sud-Est, le Mexique est très montagneux qui est traversé dans sa longueur par deux importantes chaînes de montagnes : la Sierra Madre orientale et la Sierra Madre occidentale, qui se prolonge par la Sierra Madre del Sur. On est donc très vite en altitude, même à quelques dizaines de kilomètres de la côte. Un exemple assez parlant : Mexico, la mégapole, est à la même altitude que Val Thorens, la station de ski la plus élevée d'Europe (2.300 m).

« Au Mexique, il y a de la musique partout » – Pas cliché !

     De tout, partout, tout le temps. C'est un concept ! Dans les bars, dans les bus urbains, dans les magasins, dans la rue, à toute heure du jour et de la nuit. C'est plus ou moins fort, et plus ou moins de la bonne musique. Il y a une très forte influence de la musique américaine. Mais il y a bien sûr aussi les orchestres de rue ou les petits groupes de Mariachis en costume traditionnel qui viennent pousser la sérénade devant une table de restaurant qui le demande. Cette musique-là, traditionnelle, est classée au Patrimoine mondial, au même titre que la gastronomie.
     Toute cette musique est à ajouter au bruit ambiant. Les enfants semblent être plus à la fête ici et soumettent leurs cordes vocales à exercice régulier, y compris à des heures très (trop) tardives. Des hurleurs sur les premières marches des bus beuglent les destinations pour rameuter le client. Les klaxons retentissent. Il me semble que les gens parlent fort de manière générale. Il n'y a guère que dans les églises qu'on finit par retrouver la notion de silence.

26 juillet 2012

L'Etat de Oaxaca

L'Etat de Oaxaca (prononcer "oaraka", avec le 'r' un peu dur comme un 'j' en espagnol) est un petit un concentré du Mexique. A la fois montagneux et côtier. Une longue histoire. Des vestiges de civilisations disparues. Une culture indigène très présente. Des villes coloniales. Et une cuisine très riche.

Cette fois, ce sont les scouts qui ont joué les grands organisateurs. Toute une petite chaîne s'est mise en place. Merci à Catherine et Cécile d'avoir joué les maillons centraux, à distance. Sur place ce sont Carlos, Gerardo, Guillermo, Erick, Edgar et Sandra qui ont pris le relai. Ils se sont relayés pour nous héberger, Karine et moi, et nous faire découvrir la ville et la région.

Au programme, il y aura eu évidemment le centre historique de Oaxaca. Typique architecture coloniale, maisons très colorées, églises à chaque coin de rue, et une petite alliance française que nous aurons découvert un peu au hasard, un certain 14 juillet. Ensuite, il y aura eu Monte Albán, cité zapotèque très bien conservée, sur un promontoire surplombant la ville de Oaxaca et entourée par d'autres montagnes. Plus d'info sur Wikipedia.

On aura gouté aux joies culinaires de la région et parcouru les allées des marchés couverts. S'y vendent en vrac des insectes grillés (on a testé pour vous, c'est bon!), de la viande qu'on va ensuite se faire cuire dans l'allée centrale, des petits pains, du chocolat sous toutes ses formes (spécialité régionale), des jus de fruits frais, du mezcal (proche cousin de la tequila), du tissu, des ustensiles, des cadeaux-souvenirs kitschissimes, et finalement tout ce qu'on peut trouver dans un bazar digne de ce nom. Il y aura aussi eu de la musique au programme, comme souvent au Mexique. La célébration de la Guelaguetza bat son plein chaque année la dernière semaine de juillet. Véritable fête qui rassemble tout ce que l'Etat a de bon en matière de folklore local : cuisine, mezcal, danse, musique, artisanat local, etc.

Enfin, la côte aura révélé un décor à la Pirates des Caraïbes. La côte rocheuse est recouverte d'une végétation tropicale dense. Les maisons sont des cases recouvertes de palmes et le hamac au bord de la plage est particulièrement apprécié. L'océan d'un bleu perçant est pacifique sur le papier et en apparence mais tellement dangereux. Des courants extrêmement puissants et contradictoires se disputent les derniers mètres avant la plage. Résultat, des vagues de plus de cinq mètres et l'impossibilité de se tremper beaucoup plus qu'au-dessus des hanches pour éviter de se faire emporter à jamais. Dommage parce que la température de l'eau (et de l'air!) invitait à tellement plus !


23 juillet 2012

PC Course

Jour 182. Kilomètre 19.450.

Le fameux petit récap du trajet accompagné de sa carte est de retour. Voici un peu l'itinéraire des quatre dernières semaines.

(cliquer sur la carte pour l'aggrandir)
Distance parcourue : 4.070 km

Mazatlán, où j'arrivais en bateau de Basse Californie. Guadalajara, où j'ai retrouvé Karine, une de mes très bonnes amies venue partager un bout de route avec moi. Un petite visite d'une journée à Tequila, inévitable. Guanajuato. Querétaro. Vous pouvez (re)voir les photos de cette première partie en cliquant ici.

Puis direction Mexico (aussi appelé D.F. pour Distrito Federal, puisqu'en espagnol México désigne à la fois la capitale et le pays). A lire ou relire l'article rédigé par Karine et les photos de Teotihuacán, cité antique à quelques encablures de Mexico.

On a repris la route vers Puebla et passé quelques jours à Pahuatlán. Un autre article rédigé par Karine avec photos à l'appui.

Enfin, l'Etat de Oaxaca (article et photos ici). La ville de Oaxaca. La cité antique de Monte Albán. Puerto Escondido, au bord du Pacifique. Acapulco, où Karine a repris son vol jeudi. Zipolite, toujours sur la plage. Et retour à Oaxaca ce lundi pour la fête de la Guelaguetza et fêter ces 6 premiers mois (et presque 20.000 km) bouclés sans accrocs.

Ensuite, je franchirai l'isthme de Tehuantepec, qui m'ouvrira les portes de l'Amérique centrale. Eh oui ! n'oublions pas que le Mexique est considéré comme faisant partie de l'Amérique du Nord. Avant de le quitter, il me restera le Chiapas et la presqu'île du Yucatán à découvrir. Puis j'entamerai le collier de perles que constituent tous les petits Etats situés entre le Mexique et la Colombie. Vous aurez la liste... mais un autre jour !

18 juillet 2012

Puebla l'alternative

Nous avons eu la chance d'être accueillis quelques jours à Puebla, au sud de Mexico, par Stéphanie et Mauricio ainsi que le petit Johann via CouchSurfing. Partager le quotidien de ce couple franco-mexicain d'enseignants militants a été pour nous l'occasion de découvrir la ville et l'état de Puebla d'une manière différente, loin des sentiers battus.

Tous les trois vivent en périphérie de Puebla dans une petite maison accueillante. Cela ne les empêche pas de construire d'une manière acharnée une maison en paille un peu plus à l'extérieur de la ville. Leur objectif : montrer qu'il est possible de construire une maison, qui plus est écologique, sans beaucoup d'argent. Tout objet est récupéré, des bouteilles en verre serviront de murs, des bâches publicitaires protègent les murs en paille pendant la saison des pluies en attendant la construction du toit avec des perches issues de filières responsables (bois ou bambou). La maison sera petite mais confortable et chaleureuse, tout y sera si possible construit par eux-mêmes, meubles compris, afin aussi d'éviter les vols pendant leurs absences fréquentes. Cuisine et salle à manger seront en extérieur sur une terrasse couverte fermée par des moustiquaires. La vie à l'extérieur par ce climat leur semble plus appropriée. Une piscine naturelle est en construction afin de leur permettre ainsi qu'aux enfants voisins de se baigner aussi en cas de fortes chaleurs. Ils y ont accueilli pendant la saison sèche de nombreux groupes pour les aider dans les travaux de la maison et les former à la construction de maison écologique.

Nous avons aussi découvert avec eux le projet associatif du « collectif Tomate », un projet très intéressant au cœur de Puebla dans un quartier « sensible » dont l'objectif est de rendre le quartier plus attrayant pour les habitants eux-mêmes et aussi pour le reste de la ville. De nombreux artistes sont intervenus pour peindre les murs, donner des cours de peinture aux habitants afin qu'ils soient eux-mêmes impliqués dans le projet. Le résultat : des dessins superbes sur les murs, non vandalisés pour l'instant, un quartier plus agréable et des habitants engagés dans un projet qui les concerne directement. Sans surprise, j'ai été séduite par le projet !

Pour finir en beauté notre séjour à Puebla, nous avons profité d'un déplacement professionnel de Mauricio pour l'accompagner dans le nord de l'Etat de Puebla, à Pahuatlán, tout juste labellisé « village magique ». Nous sommes partis tous les 5 avec en plus Elsa et Paul, un couple de Français accueillis aussi par Stéphanie et Mauricio. 5 heures de route dans le vieux pick-up Ford, avec Paul et Nico à l'arrière quand il faisait beau et les 7 dans la cabine pendant la pluie ! Nous avons connu les joies de la contorsion à l'aller et au retour, mais ça en valait la peine ! Nous nous sommes rendus dans un petit village loin des zones touristiques, au cœur de la population rurale. Un crochet à San Pablito nous a permis de rencontrer un guérisseur, dernier de sa génération et aussi dernier à connaître tous les secrets, qui nous a raconté l'histoire du village et ses traditions avec comme support de magnifiques petits livrets fabriqués à la main sur du « papel amate », papier typique fabriqué sur place. Une merveille. Nous avons aussi été invités à la première communion de la fille du maire du village, une occasion inespérée de découvrir de l'intérieur les traditions et culture de ces habitants. Festin et danses folkloriques étaient au rendez-vous !

Cette petite semaine à Puebla a été très riche en découvertes et nous a permis de découvrir un Mexique un peu différent de ce que l'on avait vu jusqu'à présent. Merci encore à nos hôtes !

(Article à nouveau rédigé par Karine, une de mes meilleures amies venue de France me rendre visite au Mexique pour trois semaines et rédactrice en chef pour l'occasion)



15 juillet 2012

Mexico

La ville de Mexico nous a à la fois surpris et charmés. Loin des idées reçues que l'on peut avoir sur la dangerosité de la ville, nous nous sommes sentis chez nous dès notre arrivée ! En vrac :

Les gens

On dit que les habitants de Mexico sont gentils et accueillants. Autant dire qu'on n'a pas été déçus, à commencer par nos hôtes Arturo et Jean-Pierre ! Pas de bousculade dans le métro, des personnes serviables et prêtes à nous guider et nous donner des informations. L'âge des parents est assez interpellant. Nous avons pu croiser de nombreux très jeunes parents avec leur progéniture, souvent en couple d'ailleurs. La question de la maternité précoce se pose réellement apparemment par les autorités mexicaines. Autant dire que le nombre d'enfants dans les rues est assez impressionnant !

Le métro

Le métro est assez développé dans la ville. On peut en quelques changements se rendre dans tous les quartiers de la capitale. Ce sont de longues trames rouges qui accueillent les millions de passagers quotidiens. Le nom des stations de la ligne sont inscrits sous forme de pictogrammes : un pictogramme par station, le nom écrit en petits caractères au dessous. Pratique quand on ne sait pas lire et qu'on connaît toutes les stations. Un peu moins pour les autres ! Le métro est un lieu idéal pour observer les pratiques de commerce et donc de consommation. Les vendeurs ambulants se succèdent sans cesse avec des objets de toute sorte : stylos, marteaux, balles rebondissantes, pansements, CD gravés (monopole détenu par des aveugles équipés de baffles sur leur dos). Les « artistes » prennent le relais des vendeurs avec des enfants clowns, des conteurs sur fond musical, des hommes faisant des roulades sur des morceaux de verre etc.

Le handicap

En apparence, la ville est assez bien adaptée aux personnes à mobilité réduite. Tous les trottoirs sont équipés d'accès spécifiques pour les fauteuils roulants au niveau des passages piétons. Cependant, nous n'avons pas vraiment croisé de personnes handicapées dans les rues et encore moins dans le métro qui n'est pas ou peu équipé ni d'ascenseur, ni d'escaliers roulants. Par contre, l'aéroport de Mexico a visiblement une politique d'emploi des personnes handicapées, notamment aux postes de vérification des papiers où ce sont quasi exclusivement des personnes en fauteuil roulant !

En plus d'être une ville magnifique, riche en architecture et en art, Mexico est une capitale finalement humaine malgré son gigantisme et son hétérogénéité. Quel régal !

(Article à nouveau rédigé par Karine, une de mes meilleures amies venue de France me rendre visite au Mexique pour trois semaines et rédactrice en chef pour l'occasion)


12 juillet 2012

Teotihuacan

Voici quelques photos de Teotihuacán, la majestueuse "Cité où les dieux sont nés" aux environs de Mexico. Ce fut un temps la plus vaste cité du Mexique et la capitale du plus grand empire précolombien, qui s'étendait au Sud jusqu'au Salvador et au Honduras actuels. (source: Lonely Planet - plus d'info sur Wikipedia).



6 juillet 2012

De Mazatlán à Querétaro

Merci d'avoir été patient : voici enfin des photos des endroits visités depuis que j'ai regagné le "continent" après la Basse Californie. Bon, il faut dire aussi que j'ai retrouvé Karine, une de mes meilleures amies, et que mon programme s'est légèrement accéléré depuis.

Pour reprendre un peu les étapes, vous trouverez :
  • Mazatlán (avec Abel, José Luis, Alberto y Hiram), charmante petite cité balnéaire à l'architecture coloniale.
  • Guadalajara (avec Cris, Mauricio, Celia, Anais et d'autres), son centre historique classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO et deuxième ville du pays.
  • Tequila, ses champs d'agaves qui permettent la fabrication du célèbre alcool auquel nous avons gouté avec tant de modération.
  • Tlaquepaque, en banlieue de Guadalajara, ancien petit village qui s'est vite retrouvé absorbé dans la métropole mais qui a gardé son caractère.
  • Chapala (avec Cris et Celia), au bord du lac du même nom, le plus grand lac naturel du Mexique.
  • Guanajuato, cité minière (essentiellement de l'argent) aux mille couleurs, au marché couvert, aux tunnels et aux ruelles étroites. Classée également au Patrimoine mondial.
  • Querétaro (avec Béatrice, Noé et Ivo), dernière étape avant Mexico. Elle aussi sur la liste du Patrimoine mondial, elle nous a offert une facette encore différente des autres villes coloniales.


5 juillet 2012

And the winner is...

...Enrique Peña Nieto !

Les élections sont passées. On avait craint une montée des violences, une ambiance chargée, des manifestations. Finalement, il n'en aura rien été. En tout cas, en apparence.

Dimanche 1er juillet 2012 ont eu lieu les élections présidentielles au Mexique. En réalité, toutes les élections ont lieu le même jour tous les 6 ans : les Municipales, les Législatives et Sénatoriales (au niveau fédéral et pour chaque Etat) et les Présidentielles. Ce qui permet a priori de maintenir un niveau de participation relativement bon. Au bout de 3 ans auront lieu des élections intermédiaires.


3 partis principaux étaient en course pour les présidentielles : le PRD (Parti de la Révolution Démocratique, parti de gauche), le PAN (Parti Action Nationale, parti de droite) et le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel, parti « centriste »).
Le PRI, parti au pouvoir pendant des décennies, évincé par le PAN lors des deux derniers mandats, est revenu au pouvoir.

Selon certains, aucun des trois n'avait les épaules pour prendre le pouvoir. Peña Nieto le premier.

Concrètement, à quoi ressemblent des élections au Mexique ?
Avant : les candidats usent de tous les moyens possibles pour séduire et convaincre les potentiels électeurs : campagnes de communication, cadeaux en tout genre (thermos, t-shirts, éventails, montres etc.), affiches placardées sur tous les lieux possibles et imaginables (voitures, murs etc.), manipulations en tout genre particulièrement avec les populations les plus défavorisées et analphabètes pour « acheter » leurs voix.

Pendant : des files d'attente de centaines de mètres devant les bureaux de vote, des isoloirs, des cases à cocher selon le parti choisi (comme sur l'affiche de Josefina du PAN), les différents bulletins à insérer dans les boîtes correspondantes, des milliers d'observateurs d'élections et la ley seca (48 heures d'interdiction de vente d'alcool dans les bars et les magasins).

Après : des résultats avec un large écart pour les présidentielles laissant a priori peu de doutes (malgré des probables fraudes), des résultats plus discutables au niveau local, compte et recompte des voix. Pour l'instant, nous n'avons pas croisé de manifestations.


Ces élections ne peuvent que faire résonance avec ce que nous venons de vivre en France : quel libre-arbitre des électeurs, quelle manipulation des médias et des partis eux-mêmes, quelle réelle démocratie en œuvre ? Une lueur d'espoir : les étudiants commencent à s'indigner contre la manipulation médiatique et l'absence de politique publique avec le mouvement « Yo soy 132 », mouvement né suite à la confrontation de 131 étudiants de l’Université Iberoamericana au candidat élu. Un pas en avant pour agir sur la réalité et pour avancer vers plus de démocratie et plus de justice sociale.

(Article rédigé par Karine, une de mes meilleures amies venue de France me rendre visite au Mexique pour trois semaines et rédactrice en chef pour l'occasion)