5 septembre 2012

Panama, un pays, une ville, un canal

Tout ne fut que surprise et enchantement. Surprise parce que je n'avais programmé que quelques jours dans ce pays qui aura finalement été celui qui m'a le plus agréablement surpris depuis le début. Je m'attendais à ne pas trouver grand-chose de très intéressant, je vais quitter le pays avec le regret de ne pas y être resté plus. Les paysages, la cuisine (ça devient obsessionnel!), les gens, tout m'a enchanté. Un peu moins le climat ; on se croirait dans une serre tellement la chaleur et l'humidité sont étouffantes.

Reparlons un peu de la panaméricaine. Vue la forme du pays, il est difficile de ne pas l'emprunter au Panama. Mais à dire vrai à part quelques dizaines de kilomètres à la frontière entre le Chiapas et le Guatemala, je l'ai empruntée de Mexico à Panama (la ville). Vous verrez quelques photos de ce cordon routier qui relie quasiment sans discontinuer le Nord de l'Alaska à la Terre de Feu en Argentine. Même si à certains endroits c'est une véritable autoroute, elle ressemble parfois à une simple départementale sillonnant la jungle. Quelque soit sa forme, il y a toujours des gros semi-remorques qui roulent à tombeau ouvert.

Après avoir passé une journée dans les montagnes de l'ouest et deux jours sur la côte sud, avec Kati (une Hongroise de Roumanie qui vit en Irlande et avec qui j'ai cheminé ces derniers jours au Panama), nous avons pris le chemin de la ville de Panama. À l'entrée sud du Canal du même nom, la ville s'étend à l'horizontale mais aussi à la verticale. Paysage urbain suffisamment rare depuis San Francisco pour être remarqué. Au loin, dans la baie, on voit les cargos qui patientent pour faire leur entrée dans le canal.

Le canal justement ! Et bien, j'avoue que j'étais aussi excité qu'un gosse au bac à sable qui étrenne son nouveau tractopelle (une petite pensée affectueuse pour mon neveu!). J'étais d'abord excité par le moment. Franchir le canal sur le Pont des Amériques, c'était un peu passer de l'Amérique du Nord à l'Amérique du Sud, entamer la deuxième partie de mon voyage. Un moment symbolique que je ne pensais pas être aussi fort.

Puis, rien de mieux que de prendre le train qui longe le canal pour mieux l'appréhender, mieux comprendre comment ça marche. En gros, deux jeux d'écluses, un au sud près de Panama City, un au nord près de Colón, entre les deux un canal et un lac artificiel. Et sur les côtés, parfois un barrage pour éviter que l'eau ne s'échappe par ailleurs que par les écluses, et d'autres barrages pour justement réalimenter en eau le lac, qui libère des tonnes d'eau à chaque passage de bateau par les écluses.

Enfin arrivé aux écluses du nord, celles de Gatún, vous m'auriez sans doute vu bouche bée devant ces énormes portes-conteneurs tractés par de petites locomotives le long de non moins énormes vases communicants que sont les écluses. Tout est calibré au millimètre près. Le ballet des locomotives, les manœuvres, et le lent défilé des bateaux : c'est fascinant ! Le franchissement d'un jeu d'écluses prend une grosse heure, le franchissement du canal dans son ensemble, une dizaine (sans compter les embouteillages aux heures de pointe!). Et de loin, enfin, on voit les travaux pharaoniques de construction de nouvelles écluses, plus larges que celles existantes. D'ici deux ans, elles permettront le passage de plus gros bateaux encore. Pour le moment, le chantier n'est qu'une énorme tranchée dans le sol argileux.


Pour les petits curieux, une recherche sur internet (en commençant par l'article détaillé de Wikipedia) pourra étancher votre soif de savoir. De mon côté, en ces temps de rentrée scolaire, je me suis revu sur les bancs du collège, étudiant le canal de Panama, les échanges commerciaux à travers le monde, l'histoire liée du Panama et des Etats-Unis à travers ce canal, etc. Et se retrouver devant cette merveille du génie civil et voir en vrai les photos de mes livres d'histoire-géo m'a fait revenir plusieurs années en arrière. Sensation amusante. Et pour les marins que je connais, j'imagine que ce doit être encore autre chose que de le franchir en bateau !

Et maintenant place aux photos. Et dans quelques jours, je tenterai de mettre en ligne les vidéos également.





5 commentaires:

  1. Tu faisais, toi aussi, ta rentrée scolaire, hier devant le canal de Panama, comme ici en France !
    Panama city est impressionnante...
    Bonne continuation

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  2. Punaise, ca doit être impressionnant de voir le canal de Panama ! Le cargo a limite la place de passer, c'est dingue.

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  3. Elle est bien ta vidéo. On se rend bien compte que le cargo rentre vraiment « pilepoil » dans l’écluse et heureusement qu’il y a le ballet de ces nombreuses locomotives pour tirer et diriger les bateaux (on pourrait dire les monstres). C’est très impressionnant … et nous, nous ne sommes pas sur place … alors !! Les photos aussi sont bien.
    Ce Canal c’est quelque chose. Ce doit être fascinant à regarder.
    Il y a bien 2 cheminements par écluse. Donc, un bateau dans chaque sens ou deux bateaux dans le même sens, simultanément.
    Sinon tu as pu voir les travaux d’agrandissement de ce canal centenaire. Il y a une photo.
    Bonne poursuite en Colombie.

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  4. ah ben, j'ai bien cru que la vidéo allait durer plus d'une heure ! ouf ! Tu as dû te régaler en tout cas vu les tonnes de photos des bateaux et des containers rouillés ! Mieux qu'une friche industrielle :-)

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  5. Cet article est fait pour mes 4èmes ! Merci ! Les photos sont très parlantes et la vidéo permet de mieux comprendre le rôle des locomotives. Ce que je préfère : on voit un bon gros porte-conteneur, on s'extasie sur sa taille et voilà qu'en second plan en arrive un autre, encore plus gigantesque !! Le 1er paraît ridicule ! C'en est drôle !
    Quelle chance tu as d'avoir vu ce point de passage ! Merci de nous en faire profiter ! A bientôt, Florence

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