23 avril 2013

L'extrême Sud

Quand il n'y en a plus, il y en a encore ! Les Argentins s'enorgueillissent d'appeler Ushuaia la ville la plus australe du monde. En soi, c'est vrai si par ville on entend plus de 5.000 habitants. Mais de l'autre côté du Canal Beagle qui la baigne, un chapelet d'îles et d'îlots chiliens m'ont tendu les bras. Au menu : le village, l'office de tourisme et le chemin de randonnée les plus au Sud du monde ! Et pour couronner le tout, quand on prend ce chemin aventureux, on dépasse 55°. Non, pas la température, la latitude Sud.

J'ai donc passé une semaine à Puerto Williams et sur l'île Navarino. Un temps rêvé pour la saison. Personne évidemment puisque j'ai pris le dernier bateau de la saison pour traverser. Une immersion dans le monde des navigateurs qui choisissent volontiers ce petit port protégé pour recharger les batteries. Et des points de vue superbes sur le Canal Beagle et Ushuaia au loin et sur les îles qui entourent celle du Cap Horn. Certes on ne voit pas jusqu'en Antarctique, à mille kilomètres à peine, mais je n'en aurai jamais été aussi proche.

Et je suis ensuite tranquillement reparti à Punta Arenas, au gré des flots, pendant deux jours dans les canaux qui entourent toutes ces petites îles du bout du continent. Et de là, je prends l'avion pour Santiago où je passerai ma dernière soirée de voyage en compagnie d'Ines et Lukas, deux Allemands rencontrés à Torres del Paine. Puis ce sera le retour à Paris !...


15 avril 2013

Tierra del Fuego

Terre de Feu. Terre du bout du monde. Terre ancrée dans notre imaginaire comme l'ultime lieu de vie avant l'immense “Continent Blanc”. Terre qui me semblait inatteignable il y a un peu plus d'un an, alors que j'étais encore perdu dans le Grand Nord.

Terre de Feu. Non, ce n'est pas pour la température qu'il y fait que l'on a attribué ce nom à cet archipel. Mais parce que les Yagans (peuple indigène) allumaient des feux sur la côte comme autant de phares permettant aux bateaux de retour de pêche de se repérer dans ces contrées souvent nuageuses et au relief accidenté.

Arrivé à la fin de mon voyage, dans cette région que je rêvais de découvrir depuis longtemps, je me suis offert un petit plaisir. Avec Stefan, un Suisse rencontré sur les sentiers de Torres del Paine, nous avons loué un mini-van (équipé pour y dormir et cuisiner) afin de mieux explorer la Grande Île de Terre de Feu pendant quatre jours.

A Punta Arenas, nous avons d'abord traversé le détroit de Magellan (encore un nom et un lieu ô combien mythiques!) et entamé notre circuit côté chilien dans le sens inverse des aiguilles d'une montre : Ouest, Sud, Nord, avant de rentrer à Punta Arenas. De là, j'ai alors pris le bus pour me rendre à Ushuaia, en Terre de Feu argentine.

Distance parcourue en mini-van : 1 285 km
Distance parcourue de Punta Arenas à Ushuaia : 625 km


Les photos se passent assez bien de commentaires. Des paysages où les couleurs automnales se mélangent déjà à l'enneigement des sommets du Sud de l'île et où les vastes prairies de la steppe du Nord offrent un joli contraste doré avec un ciel particulièrement clément.

Côté chilien de la Terre de Feu, c'est le grand désert : quelque 7.000 habitants pour un territoire grand comme la Belgique. Mais on y rencontre quelques renards, beaucoup de canards et d'oies, des guanacos (guère plus malins que leurs cousins les lamas), quelques lapins, des émeus et une colonie de manchots royaux dans la Baie Inutile. J'ai appris que le manchot royal est un cousin du manchot empereur. Alors que ce dernier vit exclusivement en Antarctique, le manchot royal est plus petit et habite des territoires sub-antarctiques : la Terre de Feu et des îles australes comme les Kerguelen, Crozet ou la Géorgie du Sud.

Une petite anecdote qui a pimenté ce voyage en terre d'aventures. Le ravitaillement en essence sur l'île n'est pas des plus aisés. Mais avec un peu d'organisation et de planification, ça passe... sauf quand le pompiste, par réflexe, met du diesel à la place du sans-plomb. Plus d'une heure après avoir fait le plein, le mini-van a fait sa tête de mule. Impossible de faire un mètre de plus ; c'est là qu'on s'est rendu compte du forfait. Dans notre malheur, nous avons quand même eu la chance d'être à ce moment-là sur les bords du Lago Blanco, à 100 mètres d'un club de pêcheurs amateurs, qui nous ont bien aidés. Et au milieu de ce nulle-part, ne perdre que 24 heures pour réparer et repartir, c'est être doublement chanceux.

L'Argentine occupe la partie orientale de la Grande Île de Terre de Feu, où l'on trouve les deux principales villes de l'archipel : Rio Grande (65.000 hab.) sur la côte Atlantique et Ushuaia (50.000 hab.) le long du Canal Beagle. Ushuaia, que l'on prononce u-sua-ya, présente la particularité d'être la seule ville argentine géographiquement de l'autre côté de la cordillère des Andes et également la seule à baigner dans les eaux du Pacifique.

Donc voilà. Mardi 9 avril 2013, à 18h10 heure locale, je pose le pied à Ushuaia. “Séquence émotion”, comme le disait Nicolas Hulot dans son émission éponyme. Me voici arrivé au but, au bout du monde, au bout de la route. Emu et heureux d'avoir relevé le pari de relier Fairbanks en Alaska, près du cercle polaire arctique, à cette ville tournée elle vers l'Antarctique. À cet instant, je revis ces quinze mois, je revois tous ces visages, tous ces paysages, ces 60.000 kilomètres à travers 19 pays. J'aurais envie que tous ceux qui m'ont soutenu et aidé se retrouvent ici, au bout du monde, pour qu'on trinque ensemble et que je les/vous remercie encore une fois.

Comme moi, vous savez qu'Ushuaia rime avec « c'est fini, là ! ». Et bien sûr, je serai content de vous retrouver, famille et amis. Mais laissez-moi quelques jours pour profiter encore un peu de ces terres australes, aux alentours d'Ushuaia (Argentine) et de Puerto Williams (Chili). Après, promis, je rentre !



5 avril 2013

Torres del Paine

Pas grand chose à dire, mais beaucoup à voir. Une semaine en autonomie totale dans le parc national Torres del Paine, dans la province de l'Última Esperanza (Dernier Espoir!) à l'extrême sud du Chili. Même après plus d'un an de voyage, je ne suis toujours pas blasé par les beautés de la Nature. Je vous laisse découvrir.