22 septembre 2012

Medellín

Contrairement à Carthagène, ce nom ne fait pas rêver. “Faisait” plutôt, parce qu'il est loin maintenant le temps de Pablo Escobar et du cartel de Medellín. Fin 1993, l'assassinat du baron de la drogue ramène le calme et la sécurité dans la ville. Les autres cartels, comme celui de Cali, seront également démantelés dans les années 1990. Aussi, contrairement aux idées reçues, la ville comme le reste de la Colombie ont beaucoup gagné en termes sécuritaires. Et avec le début des négociations avec la guérilla des FARC (prévues pour octobre), souffle même un vent d'espoir.

Entre les cordillères occidentale et centrale, Medellín (1.600 m d'altitude) s'étend le long d'une vallée encaissée, celle du Rio Medellín. Surnommée la ville de l'éternel printemps, Medellín bénéficie d'un climat particulièrement agréable : 25°C toute l'année avec un fond d'air frais dû à l'altitude. Entouré de montagnes, bien visibles où qu'on soit en ville ou dans les faubourgs, on oublie qu'on est aussi entouré de 3,5 millions de personnes. J'ai eu la chance d'être accueilli par Manuel, Alejo et Alex qui habitent sur les hauteurs : vue imprenable sur la ville.

Le centre-ville en soi n'a pas beaucoup d'intérêt, une architecture post-esthétique digne des années 1960. Mais les quartiers alentours, tout de brique rouge, donnent une meilleure image de cette mégapole, en particulier quand on les voit depuis les télécabines. J'avoue au passage que ça fait drôle de prendre ces œufs au milieu des immeubles ou entouré de verdure, alors que je suis plus habitué à les emprunter pour aller skier. Enfin le Parc Arví sur le plateau de l'autre côté de la montagne est le lieu idéal pour faire de la randonnée.

En plus de partager le quotidien de Manuel, Alex et Alejo, j'ai eu l'occasion de suivre un peu Manuel dans son travail. Il est journaliste et directeur de la Emisora La Esquina, une radio communautaire engagée. Je l'ai suivi sur sa couverture du salon du livre de Medellín, lors d'une fête de rue organisée pour la défense des droits des enfants et j'ai découvert les coulisses d'une émission à la radio. Presque excité d'arriver dans cette ville au passé si chargé, j'en suis reparti en laissant derrière moi une ville dont j'ai apprécié le cadre et l'ouverture d'esprit.


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