PC Course

Voici une nouvelle rubrique intitulée "PC Course". Ce sera le moyen de faire le point de temps en temps sur mon trajet ou sur les options qui se dessinent devant moi.

Ça fait donc huit jours que je suis arrivé à Fairbanks. Et comme vous l'avez remarqué, je n'ai pas beaucoup bougé pour l'instant... par rapport à mon itinéraire. « Tu devais pas commencer dans le Nord, à Prudhoe Bay ? » Bonne question ! Je ne refais pas un point météo et vous épargne un topo géographique de l'Alaska, mais en gros, c'est impossible de monter au Nord. Au bout de la route de 800 km, il y a une zone industrielle réservée à l'exploitation pétrolière et cette même route est interdite aux véhicules ordinaires. Et les camionneurs qui s'y rendent ne prennent personne en stop. Question d'assurance. Donc je vais devoir abandonner l'option, d'autant plus facilement que j'ai déjà expérimenté la nuit polaire l'an dernier en Laponie suédoise et que j'ai vécu des choses formidables ici à Fairbanks.

Donc direction le Sud. Mais là encore, il ne s'agit pas que de le décréter. Ce n'est pas une mince affaire. Deux options. La première serait la Yukon Quest. C'est une course de traineau à chiens courue individuellement. Non, je ne vais pas concourir, mais proposer mon aide à ceux qui s'occupent du ravitaillement tout du long des 1.600 km (10 à 16 jours de course). Comme la course termine à Whitehorse, dans le Yukon, au Canada, ça m'arrange. Mais c'est pas gagné parce que pour l'instant je n'ai rien de confirmé. Et la difficulté ne serait que repoussée puisque Whitehorse semble aussi être un trou. Mais bon, chaque chose en son temps.

La deuxième option vers le Sud serait de gagner Anchorage. Incroyable mais vrai Fairbanks-Anchorage est la seule ligne de transport en commun inter-cités qui semble fonctionner en hiver. Mais une fois à Anchorage, les options se resserrent : je n'aurai plus le choix que de prendre le ferry pour l'archipel Alexandre, cet appendice étrange de l'Alaska au Sud-Est, entre Pacifique et Canada, où se situe Juneau, la capitale de l'Etat. Et, vous l'aurez compris, là encore, aucune idée des options de sortie, avec en prime sans doute de rater une bonne partie du Canada.

La difficulté de ce territoire immense et vide, c'est que ses habitants se déplacent tous en voiture individuelle, voire en avion pour les coins inaccessibles par la route comme le Nord et l'Ouest. Et, ne possédant pas de voiture individuelle, l'avion étant hors cahier des charges, je n'ai plus qu'une option : m'acheter des chiens et un traineau ! « Et les skis ? » Il y a trop de chaînes de montagnes à traverser pour faire du ski de randonnée. Et il n'y aurait même pas une ville au bout de chaque distance que je pourrais couvrir par jour.

« Mais t'avais pas prévu ça avant ton départ ? » Oui et non. Je pensais bien qu'il ne serait pas si facile de se déplacer que sur le reste de l'itinéraire, en particulier parce qu'avec ces températures on ne peut pas faire de stop (trop froid et trop peu de trafic). Mais aussi et surtout parce qu'il était très difficile de trouver ce type d'infos sur internet, qui regorgent en revanche de bons plans pour l'Alaska... l'été ! Mais je ne vais pas attendre le dégel. Donc je repars à la pêche aux infos et vais poster quelques annonces sur des sites spécialisés. On verra bien les réponses. C'est aussi ça l'aventure !