Il est un peu tôt ce
dimanche, il fait encore nuit noire. Gentiment, Anna me conduit à la
gare, sacrifiant ainsi sa grasse mat'. Moi j'ai un petit pincement au
cœur : ces deux semaines à Fairbanks ont vraiment été
sensationnelles. Andrew et Anna ont mis le niveau très haut pour les
suivants ! Adieux rapides.
Billet en poche. Je
remarque que je suis en classe Adventure. On reste dans le
ton, c'est bien ! Avant le départ, quelques clichés du
majestueux train bleu et jaune qui trône sur sa voie.
Impressionnantes locomotives, au nombre de 2. Tout ça pour tirer 3
wagons : wagon bar/restaurant, wagon passagers, wagon de fret.
La ligne fêtera ses 100 ans en 2014. Fairbanks-Anchorage (420 miles,
soit près de 700 km) en est le tronçon principal et comprend
quelques extensions en bouts de ligne.
Le train s'élance. On est
vite au milieu de nulle part. Le chef de bord nous fait son annonce.
Puis on entend à la radio « It seems we are detached ».
Personne ne comprend pourquoi cette radio est branchée sur le
haut-parleur du wagon passagers, mais une autre personne enchaîne :
« Detached ?! Oh-oh ! This is not good. »
Effectivement, on se sent ralentir et le wagon restaurant de
s'éloigner petit-à-petit. Vous avez bien compris : notre wagon
s'est détaché. Heureusement, on n'est pas trop loin de Fairbanks,
et pas non plus encore dans les gorges profondes de l'Alaska
Range. On répare vite et on repart vite.
Après cette anecdote, les
12 heures de trajet ne seront qu'une succession de paysages
époustouflants que le soleil éclairera différemment selon qu'il se
lèvera, qu'il se couchera ou qu'il sera caché ou pas par des nuages
passagers. D'abord un paysage plutôt vallonné avec de petits
sapins, comme j'en avais vu lors du cabin trip
du week-end précédent. Les sapins sont nains tout simplement parce
que le sol gelé du permafrost les empêchent de se développer.
Ensuite, nous entrerons dans un paysage plus montagneux, à mi-pente
de gorges profondes creusées par la rivière. Elle est gelée, mais
le tumulte de sa glace et les blocs qui ont semblé pétrifiés en
quelques secondes à l'automne laissent imaginer la puissance des
eaux. Enfin, on débouche dans une plaine, toujours entourée de
montagnes. La quatrième partie est hors commentaire, nuit noire
oblige.
Andrew
était parti un peu plus tôt que moi en voiture pour faire de
l'escalade sur glace (ice-climbing).
Un changement de programme l'aura finalement conduit tout près de la
voie ferrée. Même si ce n'est pas son groupe, on aperçoit une
photo d'alpinistes dans la sélection de photos que j'ai faite.
Le
petit train du bout du monde n'est pas bien plein. On est une
vingtaine au départ de Fairbanks. On s'arrête au milieu de nulle
part pour faire descendre une petite famille. On prend deux femmes un
peu plus loin encore, toujours dans un endroit improbable, mais
toujours proche d'un passage à niveau qui permet à une voiture de
déposer les personnes ou de les récupérer. Deux heures avant
l'arrivée on prend une bonne dizaine de personnes dans une grosse
bourgade.
Même
à une vitesse moyenne de 50 km/h, on n'aura pas vu d'ours ou de
loups, mais un bon paquet de caribous et d'élans, bien plus que de
maisons. L'Alaska est un vrai désert, un désert immense. Par-ci
par-là on aura aperçu quelques industries, certainement liées à
l'extraction de minerais. On a même vu ce qui ressemblait à une
entrée de mine, avec ses étais en bois et sa petite voie ferrée
qui s'enfonce dans la roche. Puis le train s'immobilise au milieu
d'un pont suspendu au dessus du vide. Certains redoutent encore le
décrochage. Et le conducteur de nous recommander : « Si
vous voulez prendre des photos, c'est maintenant ! »
Arrivée à Anchorage sans retard. Casey et Bradley sont là pour m'accueillir. Une nouvelle ville, plus grande, plus chaude (entre -5° et -10°, c'est presque l'été !), plus de neige. L'aventure continue.
Arrivée à Anchorage sans retard. Casey et Bradley sont là pour m'accueillir. Une nouvelle ville, plus grande, plus chaude (entre -5° et -10°, c'est presque l'été !), plus de neige. L'aventure continue.
Voilà.
Et pour revivre le voyage en images, cliquez sur Play !
« On rêve trop souvent les yeux fermés, il faut plutôt rêver les yeux ouverts. » Mike Horn (Extrait interview Sport - 28 Septembre 2007)
RépondreSupprimerpas de photo de friche industrielle ? je suis un peu déçue Nico. :-)
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