7 février 2012

Le train du bout du monde

Il est un peu tôt ce dimanche, il fait encore nuit noire. Gentiment, Anna me conduit à la gare, sacrifiant ainsi sa grasse mat'. Moi j'ai un petit pincement au cœur : ces deux semaines à Fairbanks ont vraiment été sensationnelles. Andrew et Anna ont mis le niveau très haut pour les suivants ! Adieux rapides.


Billet en poche. Je remarque que je suis en classe Adventure. On reste dans le ton, c'est bien ! Avant le départ, quelques clichés du majestueux train bleu et jaune qui trône sur sa voie. Impressionnantes locomotives, au nombre de 2. Tout ça pour tirer 3 wagons : wagon bar/restaurant, wagon passagers, wagon de fret. La ligne fêtera ses 100 ans en 2014. Fairbanks-Anchorage (420 miles, soit près de 700 km) en est le tronçon principal et comprend quelques extensions en bouts de ligne.

Le train s'élance. On est vite au milieu de nulle part. Le chef de bord nous fait son annonce. Puis on entend à la radio « It seems we are detached ». Personne ne comprend pourquoi cette radio est branchée sur le haut-parleur du wagon passagers, mais une autre personne enchaîne : « Detached ?! Oh-oh ! This is not good. » Effectivement, on se sent ralentir et le wagon restaurant de s'éloigner petit-à-petit. Vous avez bien compris : notre wagon s'est détaché. Heureusement, on n'est pas trop loin de Fairbanks, et pas non plus encore dans les gorges profondes de l'Alaska Range. On répare vite et on repart vite.


Après cette anecdote, les 12 heures de trajet ne seront qu'une succession de paysages époustouflants que le soleil éclairera différemment selon qu'il se lèvera, qu'il se couchera ou qu'il sera caché ou pas par des nuages passagers. D'abord un paysage plutôt vallonné avec de petits sapins, comme j'en avais vu lors du cabin trip du week-end précédent. Les sapins sont nains tout simplement parce que le sol gelé du permafrost les empêchent de se développer. Ensuite, nous entrerons dans un paysage plus montagneux, à mi-pente de gorges profondes creusées par la rivière. Elle est gelée, mais le tumulte de sa glace et les blocs qui ont semblé pétrifiés en quelques secondes à l'automne laissent imaginer la puissance des eaux. Enfin, on débouche dans une plaine, toujours entourée de montagnes. La quatrième partie est hors commentaire, nuit noire oblige.

Andrew était parti un peu plus tôt que moi en voiture pour faire de l'escalade sur glace (ice-climbing). Un changement de programme l'aura finalement conduit tout près de la voie ferrée. Même si ce n'est pas son groupe, on aperçoit une photo d'alpinistes dans la sélection de photos que j'ai faite.

Le petit train du bout du monde n'est pas bien plein. On est une vingtaine au départ de Fairbanks. On s'arrête au milieu de nulle part pour faire descendre une petite famille. On prend deux femmes un peu plus loin encore, toujours dans un endroit improbable, mais toujours proche d'un passage à niveau qui permet à une voiture de déposer les personnes ou de les récupérer. Deux heures avant l'arrivée on prend une bonne dizaine de personnes dans une grosse bourgade.

Même à une vitesse moyenne de 50 km/h, on n'aura pas vu d'ours ou de loups, mais un bon paquet de caribous et d'élans, bien plus que de maisons. L'Alaska est un vrai désert, un désert immense. Par-ci par-là on aura aperçu quelques industries, certainement liées à l'extraction de minerais. On a même vu ce qui ressemblait à une entrée de mine, avec ses étais en bois et sa petite voie ferrée qui s'enfonce dans la roche. Puis le train s'immobilise au milieu d'un pont suspendu au dessus du vide. Certains redoutent encore le décrochage. Et le conducteur de nous recommander : « Si vous voulez prendre des photos, c'est maintenant ! »


Arrivée à Anchorage sans retard. Casey et Bradley sont là pour m'accueillir. Une nouvelle ville, plus grande, plus chaude (entre -5° et -10°, c'est presque l'été !), plus de neige. L'aventure continue.

Voilà. Et pour revivre le voyage en images, cliquez sur Play !



2 commentaires:

  1. « On rêve trop souvent les yeux fermés, il faut plutôt rêver les yeux ouverts. » Mike Horn (Extrait interview Sport - 28 Septembre 2007)

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  2. pas de photo de friche industrielle ? je suis un peu déçue Nico. :-)

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