« L'herbe
est toujours plus verte ailleurs ». Ça
dépend !... Ici à Prince Rupert, elle est particulièrement
verte. Et pour cause. Dans cette région de la côte Nord-Ouest du
Canada, il tombe annuellement 2 590 mm de précipitations. En soi,
moi non plus ça ne me parle pas beaucoup. Mais quand on sait que
c'est ce qui tombe sur Paris en quatre ans, là on commence à
réaliser. Ce triste record vaut donc à Prince Rupert le titre de
ville la plus humide du Canada. Certains disent même qu'elle se
place sur le podium au niveau mondial. Pour ma part je me demande
surtout comment deux autres villes pourraient être encore plus
humide. C'est mon quatrième jour dans la région et je n'ai pas
encore vu la pluie s'arrêter. Même pas une pause. Rien. Il pleut
sans discontinuer.
Par
voie de conséquence, le soleil ne brille pas plus de 1 230 heures
par an, soit l'équivalent d'une centaine de jours (un peu plus de
trois mois en cumulé). Donc deuxième record : c'est la ville
la moins ensoleillée du Canada. Déprimant ? Oui. Enfin les
premiers jours. Mais il est vrai que les habitants sont quand même
affectés. D'abord physiologiquement par le manque de vitamine D
(hormone synthétisée par le corps sous l'action des rayons UV de la
lumière). Une carence en vitamine D peut provoquer des maladies
assez graves comme le diabète, le cancer ou encore la démence. Et
puis psychologiquement, l'horizon est toujours bouché, le ciel très
bas, et le froid humide mordant. Pas évident !
Donc au sens propre, le proverbe a tort. Il demeure adapté au sens figuré. Mais
heureusement, pour se réchauffer, je rencontre des personnes
particulièrement chaleureuses. Je loge actuellement chez Sunflower
(un prénom décalé pour la région !), une femme assez active.
Comme beaucoup ici, elle travaille dans l'industrie de la pêche.
Elle est en charge de l'inspection des différents retours de pêche
pour s'assurer que les bateaux respectent leurs quotas. Elle est
également très investie dans deux associations : l'une
musicale, l'autre de lutte contre la pauvreté (activités
extra-scolaires pour les enfants, accompagnement des parents en
difficulté). Originaire du Québec, elle est particulièrement
francophile et s'envolera pour passer un mois en France avec sa fille
et son petit-fils en juillet. On discute donc aussi des différents
endroits qu'ils prévoient de visiter.
La région est très belle, des petites îles partout encore, des forêts, des montagnes, la vie sauvage. Des rennes traversent au passage piéton en pleine ville, paraît-il même ! Je retourne me promener. Il semblerait que le ciel s'éclaircisse !...
allez va, pense à BP, ça ira mieux ! Et Happy World Thinking Day !
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