4 mars 2012

La vie à Edmonton

Edmonton. C'est un carré et c'est grand : 20 km sur 20 km. Et au milieu coule une rivière. C'est la Saskatchewan, comme le nom de la province voisine. Au bout d'une centaine de fois, vous verrez, vous aussi vous arriverez à prononcer correctement.

Edmonton. C'est la capitale de l'Alberta, province qui a rejoint la confédération canadienne il y a tout juste un siècle, en 1905. Avec Winnipeg et Calgary (les anciens se rappelleront des JO d'hiver de 1988), c'est la grosse ville de l'intérieur du Canada.

Edmonton. C'est une région de plaines, même si on est à 200 km des Rocheuses, qui s'est développée avec le commerce des fourrures, l'agriculture, l'élevage du fameux bœuf de l'Alberta, et l'extraction minière et pétrolière.



Voilà comment on pourrait résumer rapidement la ville. Si on veut aller un peu plus loin, on prendra un plan. On remarquera vite ce schéma quadrillé si typique des villes nouvelles de l'Ouest du continent américain. Les Avenues coupent les Streets (rues) à angle droit et à intervalle régulier, formant des blocks de 150 mètres sur 200. Très pratique pour se repérer.

Downtown, le centre ville, est composé d'immeubles de bureau pour l'essentiel et est donc un quartier assez désert en dehors des heures habituelles de travail. Quelques immeubles d'habitation aussi. Sinon, le reste de la ville n'est qu'une immense succession de petites maisons individuelles (sur un niveau, deux maximum) et de magasins. La ville est coupée par la profonde River valley (ou vallée fluviale ; les 4e pourront demander confirmation de la traduction à leur prof de géo préférée) de la rivière Saskatchewan. Du Sud-Ouest au Nord-Est, s'étend ainsi le ruban vert d'un immense parc urbain, l'équivalent de neuf Central Park (New York) mis bout à bout.



Je ne suis pas spécialiste en urbanisme mais j'ai l'impression que c'est une autre type d'urbanisation que celle qu'on connait en Europe. Tout comme à Anchorage, la ville est super étendue. Mais il semblerait que pour rien au monde les Canadiens ou les Américains ne renonceraient à leur maison et à leur espace individuel vital. On ne soupçonne pas le lien entre classes moyennes et expansion des banlieues (suburbs). Et il n'y a aucune connotation négative quand on parle de banlieue ici, au contraire. Les gens aspirent à y vivre.

La province de l'Alberta est la plus riche du Canada si on prend le critère du PIB par habitant (là encore, les 4e, n'hésitez pas à solliciter votre prof de géo pour plus d'explications). Une info éclairante à ce sujet. Alors que toutes les provinces appliquent une TVA provinciale et la TVA nationale, ici ne s'applique que la TVA nationale. Le gouvernement local n'a pas besoin de cette source de revenu. C'est vous dire ! L'Alberta reverse une bonne partie de ses revenus à la confédération, qui les redistribue aux provinces les moins dotées : c'est le principe de l'Equalization payment (ou péréquation).

Alors que la province a vécu des années particulièrement noires pas si lointaines, l'exploitation des sables bitumineux (une sorte de pétrole pour faire rapide ; je prépare un article là-dessus) lui a permis de redresser la barre. Non sans un bilan environnemental jugé catastrophique par ceux qui s'intéressent à la question.



À visiter, je déconseille West Ed Mall (cf. l'article précédent), quoique sociologiquement instructif. Mais il y a un très beau pont en acier datant de 1913, le siège de l'assemblée provinciale, une intéressante galerie d'art moderne, et de belles promenades à faire le long de la rivière. Et pour les amateurs, les écureuils jouant dans la neige vous rappelleront étrangement Scrat, celui de l'Age de Glace.



5 commentaires:

  1. Perso, ma banlieue, moi aussi j'aime !
    Merci pour ces petits écureuils charmants...et surtout de tout le temps que tu consacres à nous instruire et nous faire rêver
    Good luck pour la suite
    Bisous affectueux

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  2. Nous suivons toujours avec intérêt, complètement "accro" à ton blog !
    Qui est la femme statufiée sur la photo 5 ?
    merci d'avance pour ta réponse...
    Et à bientôt, pour te lire.

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  3. C'est une certaine Emily Murphy (1868-1933), magistrate, mais surtout militante des droits des femmes au Canada.

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  4. Sûrement ton post le plus cinématographique...J'AIME !!
    KLB

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  5. « Mais il semblerait que pour rien au monde les Canadiens ou les Américains ne renonceraient à leur maison et à leur espace individuel vital. » : en fait, l’évolution actuelle de l’urbanisme américain commencerait à revenir vers un habitat plus ramassé, pour limiter l’utilisation de la voiture. Évidemment, il faudra 50 ans pour que ça change vraiment, mais ça commence, doucement.

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