Au moment où je quitte le Mexique pour passer au Guatemala, via le Belize, voici quelques petites choses anodines que j'ai pu noter le long mes 8.300 km à travers le pays.
Le Mexique est le royaume des papillons et des coccinelles. Les papillons Monarques se retrouvent par millions dans l'Etat du Michoacán en novembre. Ce doit être magnifique à voir. Ils sont si nombreux, parait-il, qu'on peut à peine distinguer l'écorce des arbres sur lesquels ils se posent. Pour ce qui est de la coccinelle, je parlais de la voiture. Une voiture sur deux, c'est peut-être exagéré, mais on ne doit pas être très loin. Il y a une usine Volkswagen à Puebla mais si ça n'explique pas tout. C'est très amusant de voir l'engouement pour cette voiture mythique. A Acapulco même, tous les taxis sont des coccinelles blanches et bleues.
Je n'ai, je crois, jamais vu ou remarqué ça dans d'autres pays : des antennes relais partout de chez partout. Sur la moindre colline, sur le toit d'un poste de police, dans la cour d'une caserne, ces longues antennes fines en treillis métallique rouges et blanches percent le ciel. Je n'ai pas réussi à savoir pourquoi il y en avait plus au Mexique qu'ailleurs. Que je sache, le reste du monde arrive aussi à communiquer, de manière visuellement plus discrète.
Il y a des petits vendeurs partout. C'est la reine des professions. Se vend de tout et n'importe quoi. Parfois, plus de n'importe quoi, d'ailleurs. Des gadgets, des CD piratés, des chewing-gums, des chips, des outils, des articles d'artisanats, etc. On entend "diez pesos!" (soit 0,50 €) à chaque instant. Partout, dans la rue, dans le métro, sur la plage, dans les bus, dans les restaurants, dans ses cauchemars parfois. A toute heure du jour et de la nuit. Et à tout âge ; j'en ai vu qui ne devaient pas avoir beaucoup plus que trois ou quatre ans.
Un peu plus qu'ailleurs, j'ai eu l'impression que la police se prenait un peu trop au sérieux. Ils aiment parader (pardon! se déplacer) debout à l'arrière d'un gros pick-up, armés jusqu'aux dents, habillés pour l'Alaska avec gilet pare-balle, et les indispensables lunettes de soleil. Ça ne rigole pas ! Quand on entre dans la police, on troque son sourire contre un air important.
Les routes, et j'en ai parcouru quelques unes, ne sont pas toutes les belles autoroutes de France. Le revêtement ne revêt plus grand-chose à certains endroits. Mais où vont les impôts ? Mais le pire, ce sont surtout les topes, ces ralentisseurs dont sont visiblement friands les agents de la DDE locale. On en trouve évidemment à l'entrée de chaque ville ou village, par batterie de deux, trois, dix ou vingt. Mais on les retrouve aussi à des endroits improbables. Ils font partie de ces petites choses qui passent inaperçues jusqu'au moment où on les remarque une fois, et pour toujours ! Certains vont être déçus d'apprendre que je ne suis pas allé jusqu'à faire des moyennes du nombre de topes par kilomètre ou ou des statistiques par Etat.
Ah oui, un autre truc qui devrait être interdit au Mexique : les auto-photos. Les Mexicains en sont friants, autant que des photos d'eux-mêmes prises par d'autres. Partout où j'ai pu aller (donc endroits touristiques et d'autres moins) les gens passent leur temps à se prendre eux-mêmes en photo avec leur smart-phones ou par d'autres. Devant une église, devant une cascade, devant un arbre, devant une rue, devant la plage, devant un banc public, devant un plat typique, devant une antenne-relai, devant un match de foot, devant grand-mère, devant un monument, ... C'est pas toujours de bon goût, mais il parait que ça ne se discute pas.
Voilà, je quitte un pays que j'ai appris à connaître et à aimer. Ce dernier post aux allures plus anecdotiques ne me feront pas oublier toutes les merveilles que j'ai pu découvrir, rencontrer ou déguster. J'espère que ce premier pays d'Amérique latine est un bel exemple de ce qui m'attend tout au long de la route jusqu'en Terre de Feu. Prochaine étape : le Guatemala, où déjà de belles choses m'attendent !