5 décembre 2012

Sur les rives du lac Titicaca

Titicaca. Qui durant l'enfance (ou même encore maintenant !) n'a jamais ricané bêtement à l'évocation de ce nom ? Moi je l'avoue, ça me fait toujours rire. Mais d'où vient le nom ? Plusieurs hypothèses, mais il semble que ce soit un terme de langue aymara qui désigne le Roc du Puma sur l'île du Soleil, berceau de la civilisation inca.

Un peu de géographie pour les passionnés. Le lac Titicaca est situé à la frontière entre le Pérou et la Bolivie, dans cette immense région qu'on appelle l'Altiplano (haut plateau), à 3.800 mètres d'altitude. Le plus haut lac navigable du monde est grand comme trois fois le Luxembourg. C'est un lac d'eau douce, alimenté pour moitié par des rivières et pour l'autre par la pluie qui tombe à sa surface. Le niveau du lac reste constant grâce au débit du Río Desaguadero (7,5%) mais surtout à l'évaporation importante (92,5%) due au climat sec de la région.

Depuis Cuzco, Henning et moi avons donc rejoint Puno, notre dernière étape péruvienne, sur les rives du lac. On y a retrouvé Paulo (que nous avions quitté à Lima pour qu'il rejoigne Lisa à Arequipa) et Lisa. Pas grand-chose à faire à Puno si ce n'est d'aller visiter les îles flottantes des Uros. Les Uros sont un peuple indien du lac. Chassés de l'actuelle partie bolivienne du lac par les Incas, ils ont décidé de fuir sur les eaux du lac à bord de mini-îles fabriquées en roseau. Très pratique ! Plus tard, ils se sont rapprochés de l'actuelle Puno, moins sujette aux sécheresses. Quand elles ne sont pas ancrées, il est "facile" de les tirer à l'aide de bateau.

Ces îles sont assez stupéfiantes : une couche de terre immergée de plusieurs mètres recouvertes de roseau, le tout ancré au fond des eaux peu profondes des bords du lac. C'est assez surprenant, mais c'est la couche de terre qui permet à l'ensemble de flotter. En moyenne, elles font 500 m² et abritent cinq familles dans des petites huttes en paille. Il faut 8 mois pour fabriquer une île, sachant qu'elles ont une espérance de vie d'une quarantaine d'années. Le revêtement en roseau est renouvelé tous les quinze jours, par ajout de nouveaux roseaux, les anciens se dégradant et s'incorporant dans la couche de terre.

Vous allez être un peu déçus, mais ce ne sont plus les indiens Uros qui habitent les îles. La dernière représentante de ce peuple s'est éteinte en 1959. Mais les indiens Aymaras ont "récupéré" les îles et les font vivre et visiter aujourd'hui. Environ 2.000 personnes y habitent ; la plupart des hommes vont travailler à Puno et les femmes restent pour faire visiter et vendre les produits de leur artisanat. Il y a un petit côté Disneyland à tout ça, mais c'est quand même intéressant de comprendre comment les Uros vivaient à l'époque et fabriquaient leurs îles.

On a ensuite poursuivi notre route. Passage de frontière : on quitte le Pérou. Alors que j'ai vraiment apprécié toutes les randonnées dans les Andes péruviennes, j'ai trouvé les Péruviens très peu aimables. Je n'en fais pas une généralité parce que je ne suis resté que trois semaines, sans vrai contact sur place. Mais j'ai été surpris de rencontrer ce trait de caractère (peu aimable, peu souriant, peu d'humour) quasi systématiquement et quelques soient les endroits que j'ai traversés. À tous ceux qui m'ont dit que j'allais adorer le Pérou, dites-moi ce que j'ai loupé, s'il vous plaît !

Première étape bolivienne : l'île du Soleil. C'est la plus grande île du lac Titicaca. Quelques communautés humaines y sont installées (environ 5.000 personnes), mais l'essentiel de l'île est sauvage. Paysage de steppe, rocailleux, plutôt pelé, peu de végétation, c'est très beau. On en a fait le tour sur deux jours, avec une nuit sous tente au centre de l'île, point culminant duquel on a pu assister au coucher de soleil, au lever de lune, au coucher de lune et enfin au lever de soleil. Sur les photos, vous verrez le lever de lune puis le lever de soleil du lendemain, le tout devant le lac et avec la Cordillère Royale enneigée en arrière plan. La nature est vraiment bien belle !

Enfin, on s'est dirigé vers La Paz. Depuis le lac, on fait route sur l'Altiplano toujours, jusqu'à arriver à El Alto, la banlieue de La Paz perchée à 4.100 mètres d'altitude. Et là on plonge brusquement dans le chaudron de La Paz, 500 mètres de dénivelé plus bas. On y a retrouvé mon amie Kati (que vous commencez à identifier maintenant) pour partir tous les cinq en expédition. Au programme, l’ascension du Huayna Potosí, 6.088 m, le plus haut pic identifiable sur les photos de la Cordillère Royale.



1 commentaire:

  1. Ta photo avec la ligne de Chemin de Fer au beau milieu de la montagne me fait quelque chose.
    Pour le Lac Titicaca, je te remercie d’avoir fait des photos et donner des explications. En effet, Georgette (que tu connais) m’avait montré des photos, qu’elle avait prises, de ces « constructions ». Ce n’est pas banal et même amusant de voir comment c’est réalisé (voir la photo que tu as prise de la maquette)

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