A Cuzco, Antoine nous avait fait
rêver, Henning et moi, avec ses photos de son ascension du Huayna
Potosí. Une fois Paulo et Lisa rejoints à Puno, l'expédition était
dans les tuyaux. Et avec Kati que nous rejoignions à La Paz, nous
voici tous les cinq devant les portes d'Altitud 6000, l'agence que
nous avait recommandé Antoine. Je ne fais pas de pub généralement,
mais là, la qualité de l'accueil et le professionnalisme des guides
sont à souligner.
Nous voici donc partis depuis La
Paz, pour trois jours : une journée de préparation au camp de
base, une journée d'ascension jusqu'au deuxième camp de base, une
troisième journée pour l'ascension du sommet et le retour à La
Paz. Un sommet à 6.088 m, ça se prépare ! Niveau altitude,
c'est bon, ça fait plusieurs semaines qu'on est à plus de 3.000 m,
sauf Kati qui revient d'un mois en Amazonie. Niveau physique,
l'ascension n'est pas des plus compliquées pour des novices comme
nous. Enfin, niveau matériel, l'agence nous prête tout ce qui nous
manque : veste et pantalon, chaussures de montagne, guêtres,
crampons, piolets, harnais, casque, etc.
La fine équipe s'élance :
nous 5 tout excités et déjà émerveillés par la Cordillère
Royale qui cerne la ville de La Paz, accompagnés de Juancho (le
guide de haute montagne qui a ouvert cette agence), William et
Ismael, les deux autres guides, et Tofi la cuisinière. Très bonne
ambiance (les portraits mis à jour sont toujours dans la page Photos). L'ascension commence dès La Paz. De 3.600 m, on traverse
la banlieue d'El Alto, à 4.100 m, sur l'Altiplano. On arrive au
premier camp de base (en dur, je vous rassure!) à 4.850 m.
Là on pratique un peu la marche
avec crampons et piolets. On s'essaye même à l'escalade sur glace,
mon grand regret de l'Alaska ! Le deuxième jour, petite marche
tranquille pour accéder au deuxième camp de base (en dur,
toujours). On s'acclimate, on mange très bien, on boit du mate de
coca, ce thé à base de feuilles de coca qui aide à gérer les
changements d'altitude.
Troisième jour, départ à 1
heure du matin. L'objectif est clair : être au sommet pour le
lever du soleil. C'est mal engagé ; on démarre sous la neige
et le vent. La progression est lente. Kati finit par renoncer au
milieu. Sans doute pas assez acclimatée à l'altitude. On poursuit,
toujours sous les nuages. Et soudain, sans doute suffisamment haut,
vers 5.700 m, le ciel se troue et on aperçoit les premières lueurs
du jour. On est juste au dessus des nuages. Dans la tête, une
chanson ne me quitte plus depuis le matin : Un peu plus près
des étoiles... C'est émouvant tellement c'est beau ! Une
pensée particulière pour Sylvie qui nous a quittés il y a deux
ans.
La suite est moins rigolote. Je
dois m'arrêter au pied des 6.000, le mal de tête que j'ai depuis le
matin ne passe pas. Pire, il s'empire et m'empêche de manger et de
boire. Je sens mes forces m'abandonner petit à petit et si je veux
pouvoir redescendre, il va bien me falloir garder quelques réserves.
J'arrête là et laisse Henning, Paulo et Lisa poursuivre jusqu'au
sommet, si proche. Changement de chanson, la descente ressemblera
plutôt au premier couplet de Le monde est stone (Starmania) :
« J'ai la tête qui éclate, j'voudrais seulement dormir,
m'étendre sur l'asphalte, et me laisser mourir... ». Je
crois ne jamais avoir eu autant mal à la tête de ma vie, à se la
fracasser contre les murs.
Au final, oui, un peu déçu de
ne pas avoir pu aller tout là-haut là-haut. Mais content de cette
première expérience de haute montagne. Et puis je repars avec ce
que j'étais venu chercher : le lever du soleil au dessus des
nuages !
Je
sais, j'ai un peu de retard dans la rédaction du blog. Très vite,
le compte-rendu de la randonnée de cinq jours dans la Cordillère
d'Apolobamba dont je rentre tout juste.
Sur les photos, on voit pas vraiment cette histoire de mauvais temps ... Serait-ce une sorte de mystification pour donner une pseudo excuse a ton echec ?
RépondreSupprimerJe ne sais pas quoi en penser ... c'est moche que tu sois pas arrivé en haut !
Il te reste l'Aconcagua en Argentine pour me surpasser ;)
non, je me disais juste que c'est moins intéressant une photo de brouillard dans la nuit. mais c'est qu'une question de choix artistique, ça ne se discute pas vraiment. mais à propos de photos, elles sont où tes dernières ?
SupprimerC’est dommage pour toi de ne pas avoir été jusqu’au bout. Mais rassure-toi, il y a bien des marins qui ont le mal de mer. Tu as quand même été assez haut puisque tu étais près du sommet (6088 m).
RépondreSupprimerEn tout cas BRAVO, tu as été nettement plus haut que le Mont-Blanc et un peu plus haut que le « 5.000 m » que tu avais fait quelques jours plus tôt.
Tes photos sont superbes sur ta route du 6.000 m. J’ai montré « au bureau » ta photo au dessus des nuages avec le lever de soleil. Cela a fait rêver bon nombre de personnes, et moi aussi d’ailleurs (j’aime beaucoup la montagne).