11 décembre 2012

Huayna Potosí

A Cuzco, Antoine nous avait fait rêver, Henning et moi, avec ses photos de son ascension du Huayna Potosí. Une fois Paulo et Lisa rejoints à Puno, l'expédition était dans les tuyaux. Et avec Kati que nous rejoignions à La Paz, nous voici tous les cinq devant les portes d'Altitud 6000, l'agence que nous avait recommandé Antoine. Je ne fais pas de pub généralement, mais là, la qualité de l'accueil et le professionnalisme des guides sont à souligner.

Nous voici donc partis depuis La Paz, pour trois jours : une journée de préparation au camp de base, une journée d'ascension jusqu'au deuxième camp de base, une troisième journée pour l'ascension du sommet et le retour à La Paz. Un sommet à 6.088 m, ça se prépare ! Niveau altitude, c'est bon, ça fait plusieurs semaines qu'on est à plus de 3.000 m, sauf Kati qui revient d'un mois en Amazonie. Niveau physique, l'ascension n'est pas des plus compliquées pour des novices comme nous. Enfin, niveau matériel, l'agence nous prête tout ce qui nous manque : veste et pantalon, chaussures de montagne, guêtres, crampons, piolets, harnais, casque, etc.

La fine équipe s'élance : nous 5 tout excités et déjà émerveillés par la Cordillère Royale qui cerne la ville de La Paz, accompagnés de Juancho (le guide de haute montagne qui a ouvert cette agence), William et Ismael, les deux autres guides, et Tofi la cuisinière. Très bonne ambiance (les portraits mis à jour sont toujours dans la page Photos). L'ascension commence dès La Paz. De 3.600 m, on traverse la banlieue d'El Alto, à 4.100 m, sur l'Altiplano. On arrive au premier camp de base (en dur, je vous rassure!) à 4.850 m.

Là on pratique un peu la marche avec crampons et piolets. On s'essaye même à l'escalade sur glace, mon grand regret de l'Alaska ! Le deuxième jour, petite marche tranquille pour accéder au deuxième camp de base (en dur, toujours). On s'acclimate, on mange très bien, on boit du mate de coca, ce thé à base de feuilles de coca qui aide à gérer les changements d'altitude.

Troisième jour, départ à 1 heure du matin. L'objectif est clair : être au sommet pour le lever du soleil. C'est mal engagé ; on démarre sous la neige et le vent. La progression est lente. Kati finit par renoncer au milieu. Sans doute pas assez acclimatée à l'altitude. On poursuit, toujours sous les nuages. Et soudain, sans doute suffisamment haut, vers 5.700 m, le ciel se troue et on aperçoit les premières lueurs du jour. On est juste au dessus des nuages. Dans la tête, une chanson ne me quitte plus depuis le matin : Un peu plus près des étoiles... C'est émouvant tellement c'est beau ! Une pensée particulière pour Sylvie qui nous a quittés il y a deux ans.


La suite est moins rigolote. Je dois m'arrêter au pied des 6.000, le mal de tête que j'ai depuis le matin ne passe pas. Pire, il s'empire et m'empêche de manger et de boire. Je sens mes forces m'abandonner petit à petit et si je veux pouvoir redescendre, il va bien me falloir garder quelques réserves. J'arrête là et laisse Henning, Paulo et Lisa poursuivre jusqu'au sommet, si proche. Changement de chanson, la descente ressemblera plutôt au premier couplet de Le monde est stone (Starmania) : « J'ai la tête qui éclate, j'voudrais seulement dormir, m'étendre sur l'asphalte, et me laisser mourir... ». Je crois ne jamais avoir eu autant mal à la tête de ma vie, à se la fracasser contre les murs.

Au final, oui, un peu déçu de ne pas avoir pu aller tout là-haut là-haut. Mais content de cette première expérience de haute montagne. Et puis je repars avec ce que j'étais venu chercher : le lever du soleil au dessus des nuages !

Je sais, j'ai un peu de retard dans la rédaction du blog. Très vite, le compte-rendu de la randonnée de cinq jours dans la Cordillère d'Apolobamba dont je rentre tout juste.

3 commentaires:

  1. Sur les photos, on voit pas vraiment cette histoire de mauvais temps ... Serait-ce une sorte de mystification pour donner une pseudo excuse a ton echec ?
    Je ne sais pas quoi en penser ... c'est moche que tu sois pas arrivé en haut !
    Il te reste l'Aconcagua en Argentine pour me surpasser ;)

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    1. non, je me disais juste que c'est moins intéressant une photo de brouillard dans la nuit. mais c'est qu'une question de choix artistique, ça ne se discute pas vraiment. mais à propos de photos, elles sont où tes dernières ?

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  2. C’est dommage pour toi de ne pas avoir été jusqu’au bout. Mais rassure-toi, il y a bien des marins qui ont le mal de mer. Tu as quand même été assez haut puisque tu étais près du sommet (6088 m).
    En tout cas BRAVO, tu as été nettement plus haut que le Mont-Blanc et un peu plus haut que le « 5.000 m » que tu avais fait quelques jours plus tôt.
    Tes photos sont superbes sur ta route du 6.000 m. J’ai montré « au bureau » ta photo au dessus des nuages avec le lever de soleil. Cela a fait rêver bon nombre de personnes, et moi aussi d’ailleurs (j’aime beaucoup la montagne).

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