5 juillet 2012

And the winner is...

...Enrique Peña Nieto !

Les élections sont passées. On avait craint une montée des violences, une ambiance chargée, des manifestations. Finalement, il n'en aura rien été. En tout cas, en apparence.

Dimanche 1er juillet 2012 ont eu lieu les élections présidentielles au Mexique. En réalité, toutes les élections ont lieu le même jour tous les 6 ans : les Municipales, les Législatives et Sénatoriales (au niveau fédéral et pour chaque Etat) et les Présidentielles. Ce qui permet a priori de maintenir un niveau de participation relativement bon. Au bout de 3 ans auront lieu des élections intermédiaires.


3 partis principaux étaient en course pour les présidentielles : le PRD (Parti de la Révolution Démocratique, parti de gauche), le PAN (Parti Action Nationale, parti de droite) et le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel, parti « centriste »).
Le PRI, parti au pouvoir pendant des décennies, évincé par le PAN lors des deux derniers mandats, est revenu au pouvoir.

Selon certains, aucun des trois n'avait les épaules pour prendre le pouvoir. Peña Nieto le premier.

Concrètement, à quoi ressemblent des élections au Mexique ?
Avant : les candidats usent de tous les moyens possibles pour séduire et convaincre les potentiels électeurs : campagnes de communication, cadeaux en tout genre (thermos, t-shirts, éventails, montres etc.), affiches placardées sur tous les lieux possibles et imaginables (voitures, murs etc.), manipulations en tout genre particulièrement avec les populations les plus défavorisées et analphabètes pour « acheter » leurs voix.

Pendant : des files d'attente de centaines de mètres devant les bureaux de vote, des isoloirs, des cases à cocher selon le parti choisi (comme sur l'affiche de Josefina du PAN), les différents bulletins à insérer dans les boîtes correspondantes, des milliers d'observateurs d'élections et la ley seca (48 heures d'interdiction de vente d'alcool dans les bars et les magasins).

Après : des résultats avec un large écart pour les présidentielles laissant a priori peu de doutes (malgré des probables fraudes), des résultats plus discutables au niveau local, compte et recompte des voix. Pour l'instant, nous n'avons pas croisé de manifestations.


Ces élections ne peuvent que faire résonance avec ce que nous venons de vivre en France : quel libre-arbitre des électeurs, quelle manipulation des médias et des partis eux-mêmes, quelle réelle démocratie en œuvre ? Une lueur d'espoir : les étudiants commencent à s'indigner contre la manipulation médiatique et l'absence de politique publique avec le mouvement « Yo soy 132 », mouvement né suite à la confrontation de 131 étudiants de l’Université Iberoamericana au candidat élu. Un pas en avant pour agir sur la réalité et pour avancer vers plus de démocratie et plus de justice sociale.

(Article rédigé par Karine, une de mes meilleures amies venue de France me rendre visite au Mexique pour trois semaines et rédactrice en chef pour l'occasion)

2 commentaires:

  1. Merci Karine ! Aussi intéressant et pédagogique que Nico !!

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  2. Quel évènement politique d'importance !
    Une rédactrice en chef, venue spécialement de France !!!

    Merci Karine pour ce reportage, dont la presse française commence tout juste à parler.

    Hasta luego, si Dios quiere...

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