Les Galapagos... un archipel qui
m'a souvent fait rêver, au gré de certaines émissions d'Ushuaïa
de mon enfance. Et même si je me rapproche de plus en plus d'Ushuaïa
(la ville, cette fois), l'archipel me semblait bien éloigné de ma
route. Et puis en arrivant en Equateur, j'ai réalisé que je ne
serai sans doute jamais aussi proche. Et j'ai écouté le conseil de
Marine B., une amie : « Ne passe pas à côté de
l'occasion ; tu ne le regretteras pas ! »
Et effectivement, je ne l'ai pas
regretté. Arrivé à Quito, j'ai fait le tour des agences de voyages
pour voir un peu les itinéraires de bateau proposés. Et j'ai opté
pour un tour de 8 jours dans les îles Nord et Sud-Est, les plus
riches en faune qui m’intéressait. Sur le bateau, nous étions 14
passagers et 7 membres d'équipage, plus le guide. Un très bon
groupe : des voyageurs solitaires au long court et un groupe de
retraités texans passionnés d'oiseaux. Un mix très enrichissant !
Les Galapagos sont un univers à
part entière. D'abord par sa localisation, en plein océan
Pacifique, à plus de 1000 kilomètres de côtes. Ensuite, c'est un
des rares endroits de la planète à n'avoir jamais été rattachés
à un continent. L'archipel est placé sur un point chaud, des
volcans sont régulièrement en éruption, et au fil des 10 millions
d'années précédentes, ont fait surgir (et le font toujours) ces
îles du milieu de l'océan.
C'est un univers à part entière
aussi par le pourcentage (sans doute le plus élevé au monde)
d'espèces endémiques, c'est-à-dire qui n'existe nulle part
ailleurs. Et cela vaut autant pour la faune que pour la flore. Pour
certaines espèces, on se demande même encore aujourd'hui comment
elles ont pu "débarquer" ici, en particulier les
mammifères ou les reptiles.
Mais cet univers est un univers
fragile. Classé au Patrimoine mondial, l'Unesco l'a même inscrit
sur sa liste des Patrimoines en danger entre 2007 et 2011. C'est un
équilibre fragile qui règne sur place. La présence de l'Homme
n'est pas anodine : à la fois c'est sans doute lui qui est le
mieux placé pour faire des efforts en matière de conservation, mais
paradoxalement ce sont aussi ses activités qui contribuent le plus à
la détérioration des lieux (pollution, apports d'espèces
introduites : chats, chiens, rats, chèvres, etc. qui sont autant de
prédateurs pour les animaux ou les plantes).
D'autres éléments contribuent
à la fragilité des lieux. El Niño, un phénomène
climatique plus ou moins cyclique, réchauffe les eaux du Pacifique
et entraîne une baisse des réserves de poissons, alimentation de
base de nombreuses autres espèces. Côté plantes, la nature
volcanique des îles implique qu'il y a peu de terre pour pouvoir se
développer. Chaque espèce, qu'elle soit végétale ou animale, a
donc appris au fil des millénaires à s'adapter à cet environnement
si particulier. Ainsi, le moindre grain de sable dans l'engrenage
entraîne des perturbations qui peuvent aller très vite jusqu'à
l'extinction d'une espèce.
C'est triste mais c'est pas
dramatique, diront les plus sceptiques. Après tout, les Galápagos,
c'est quoi comparé au reste de la planète ? Et bien, c'est
juste le parfait échantillon de ce qui se produit à des échelles
autrement plus grandes (et inquiétantes) sur les autres mers et
continents. Mais personne au niveau politique ne semble vraiment en
prendre conscience, ou du moins avoir la volonté politique pour agir
et éviter que les conséquences (du réchauffement climatique, entre
autres) ne deviennent un jour irréversibles.
De mon côté aussi, je me suis
interrogé sur mon séjour sur place. Pour les raisons que je vous ai
déjà énoncées : j'allais à nouveau prendre l'avion (même
si une compensation carbone au retour sera plus que justifiée),
j'allais contribuer aux activités humaines qui peuvent être
néfastes pour l'environnement, etc. Mais en même temps, je savais
que cela allait alimenter ma réflexion sur ces thématiques de
biodiversité ou de protection de l'environnement.
Et j'avoue que je me suis régalé
au milieu de ces animaux si particuliers, si peu communs sous nos
latitudes. C'était d'autant plus fascinant que ces animaux ne sont
pas farouches. Pour eux, dans le pire des cas, nous les Hommes ne
sommes que d'ennuyeux paparazzis, mais jamais pressentis comme des
prédateurs. Ainsi les oiseaux ne s'envolent pas à notre approche,
les reptiles ne se réfugient pas sous une pierre et les loups de mer
continuent leur sieste tranquillement.
Voilà pour ces quelques jours
inoubliables. Maintenant place aux photos. Au passage, je remercie
Ryan pour ses vues sous-marines.
Superbes photos !
RépondreSupprimerExcellentes photos avec les loups de mer sur les bancs publics ou sur la serviette de plage !
Merci ...
oh, je suis trop fan de tes photos Nico !! tous ces oiseaux, j'aurais été comme une dingue ! La buse du coin n'a pas l'air commode dis donc, comparé à nos petites buses variables ! La frégate est-elle un mélange entre un pélican et un crapaud ? Si tu permets, j'envoie le lien à mon père, il va surkiffer ;-)
RépondreSupprimerAllez, grosse buse!
Salut Nicolas,
RépondreSupprimerMagnifiques tes photos!! Ma préférée clin d'oeil, c'est évidemment le loup de mer sur la serviette de plage. Comme quoi ils sont bien chez eux aux Galapagos... J'adore aussi les pieds bleus... Mais bref, toujours un plaisir de suivre tes aventures...
On suivra bien sûr la suite, avec la belle Argentine dont nous connaissons quelques coins...
En tout cas merci le reporter!!
Arnaud et Sophie, taxi drivers dans le Yucatan
Petite précision :)
RépondreSupprimervu la taille de la serviette, même pliée, elle doit faire le volume de mon sac à dos. donc vous aurez compris que ce n'était pas la mienne. et la sacoche appareil photo n'est pas vraiment adaptée à mon périple non plus :)
La richesse naturelle de cet archipel est incroyable (ça veut dire : ça en fait de la bestiole colorée dit donc !).
RépondreSupprimerMerci pour ces photos magnifiques !
Quelles photos !!
RépondreSupprimerJ’aime beaucoup ces photos d’animaux prises au téléobjectif. Les animaux sont superbes et tu les prends bien au « vif ». Superbe. C’est vraiment la Nature, puisqu’il y a aussi quelques photos de flore et de minéraux. L’ile avec ces 2 falaises blanches est très pittoresque et curieuse à la vue. Côté tortues, il y en a quelques unes alors que pour nous Galapagos = Tortues. Mais ton reportage nous montre la diversité de la faune. Les loups de mer nous font bien rire dans les positions où tu les as immortalisés. La tête d’aigle est vraiment empreinte d’une grande prestance et puissance. Ce rapace en impose.
Il y a bien d’autres commentaires à faire sur plus de 180 photos, notamment la lave. Formidable.
Merci encore de nous faire partager tes impressions visuelles.